OGM : Greenpeace demande un moratoire immédiat en Europe


Une étude scientifique menée par le professeur Gilles-Eric Séralini et rendue publique hier montre comment la consommation d’un maïs OGM par des rats de laboratoire a provoqué chez ces derniers de graves problèmes de santé : tumeurs, mortalité précoce… Or, ce maïs OGM – le NK 603 de Monsanto résistant aux herbicides – peut se retrouver dans des aliments vendus en Europe et destinés aux humains comme aux animaux.

« Cette étude renforce considérablement les inquiétudes portant sur les impacts négatifs des OGM sur la santé humaine et animale, déclare Anaïs Fourest, chargée de campagne OGM à Greenpeace. De nouvelles études scientifiques sont nécessaires très rapidement pour confirmer ces résultats. On ne joue pas avec la santé des Européens. »

Greenpeace demande une réponse immédiate de la part de l’Union européenne. Celle-ci doit décréter un moratoire sur tous les OGM résistants aux herbicides en Europe. Le gouvernement français doit prendre ses responsabilités et transformer ses discours anti-OGM en actes en poussant la Commission européenne à prendre les mesures nécessaires.

Gouvernement Ayrault : concrétiser son opposition aux OGM
Le gouvernement Ayrault a affiché à plusieurs reprises et avec fermeté son souci d’interdire durablement les OGM en France. Une telle interdiction doit d’abord passer par la révision des procédures d’évaluation des OGM, demandée à l’unanimité par les 27 États membres de l’UE en 2008 sous la présidence française. Mais cette demande n’a fait l’objet d’aucune suite sérieuse à ce jour de la part de la Commission européenne.

La réforme de l’EFSA
La durée de l’étude de Gilles-Eric Séralini – environ 2 ans – révèle des impacts qui n’apparaissent pas dans les études beaucoup plus courtes (3 mois) présentées par les industriels des biotechnologies dans le cadre de leur demande d’autorisation des OGM en Europe. Ces résultats soulignent aussi la nécessité d’une recherche scientifique indépendante sur l’évaluation des risques des OGM. A l’heure actuelle, ces risques sont évalués par l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA). Or, cet organisme s’est distingué depuis de nombreuses années par la proximité flagrante de ses membres avec les industriels vendant des OGM et son manque d’indépendance.

« L’EFSA doit être profondément réformée afin de protéger les citoyens européens et cesser de servir les intérêts commerciaux exclusifs des entreprises de biotechnologie. Greenpeace demande à ce que l’EFSA évalue les OGM en prenant en compte des études scientifiques menées sur le long terme, mais également en s’appuyant sur des études indépendantes et non uniquement sur les analyses fournies par les industriels du secteur comme c’est le cas actuellement. » poursuit Anaïs Fourest.

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