Delphine Batho, Ministre de l’Ecologie et de l’Energie, a déclaré hier après-midi lors des questions orales au Sénat que les travaux prévus par EDF sur la centrale de Fessenheim auraient bien lieu et que ceci ne conditionne pas la future fermeture de la centrale.
“Cela augure mal des discussions qui débuteront demain lors de la conférence environnementale. Greenpeace se laisse le droit de quitter la table si l’attitude du gouvernement reste aussi fermée” réagit Jean-François Julliard, Directeur Général de Greenpeace France.
Fessenheim peut et doit être fermée immédiatement
Delphine Batho a tort. La centrale de Fessenheim pourrait être fermée très rapidement. En 2011, elle n’a contribué qu’à 1,3% de la production nette d’électricité nationale.
Les deux réacteurs ont même été à l’arrêt simultanément entre le 30 juillet et le 6 novembre 2011, soit pendant plus de 3 mois sans qu’aucun problème d’approvisionnement ne soit apparu. Ainsi il n’y aurait pas de problème réseau à fermer dès maintenant la centrale de Fessenheim.
Greenpeace demande la fermeture la plus rapide possible de la centrale de Fessenheim et la mise en place d’un plan de reconversion des emplois concernés.
Les travaux demandés par l’ASN sur Fessenheim sont conséquents, la fourchette des évaluations et déclarations les concernant va de 20 millions à 200 millions d’euros. Mais surtout ces travaux donneront à EDF le droit d’exploiter la centrale de Fessenheim pendant 10 ans supplémentaires. Il faut aussi rappeler à Delphine Batho que le plan des travaux n’a toujours pas été validé par l’Autorité de Sûreté Nucléaire.
“Quel signal le gouvernement peut-il envoyer en investissant des millions d’euros dans une centrale qu’il a promis de fermer dans le quinquennat ?” s’interroge Jean-François Julliard.
Conférence environnementale : dur avant même le début
Nous sommes devant la stratégie du fait accompli de la part d’EDF, détenu à plus de 84% par l’État Français : faire des travaux conséquents et difficiles à rentabiliser pour empêcher la fermeture de Fessenheim pour raisons économiques.
Greenpeace demande la publication du plan d’investissement prévu sur Fessenheim ainsi qu’un calcul de rentabilité pour savoir en combien d’heures de fonctionnement cet investissement sera rentabilisé et s’assurer que le gouvernement ne se tire pas lui même une balle dans le pied !
