L’ivoire de 850 éléphants brûlé


Le Gabon marque un grand coup contre le commerce illégal de l’ivoire. Aujourd’hui quelque 5 tonnes d’ivoires vont être brulées dans cet Etat africain. Il provient des défenses d’environ 850 éléphants braconnés.

Le Gabon veut mettre un terme à la tragédie du braconnage. Le gouvernement de ce pays d’Afrique de l’Ouest brule aujourd’hui ses stocks d’ivoire dans la capitale Libreville. Environ 4825 kilos d’ivoire vont partir en fumée, de l’ivoire pour lequel 850 éléphants environ ont été abattus. «Le Gabon donne ainsi un signe clair. Nous vivons une crise du braconnage sans précédent en Afrique centrale. Dans certaines régions, des populations d’éléphants qui étaient encore stables il y a cinq ans ont aujourd’hui presque disparu», commente Stefanie Conrad, du programme régional d’Afrique centrale du WWF. Les prix de l’ivoire ont considérablement augmenté ces derniers temps. «Au Gabon, la valeur de l’ivoire brûlé représente des centaines de milliers d’euros au marché noir», précise Stefanie Conrad.

Un exemple pour d’autres pays

Le Gabon est le premier pays africain à brûler ses stocks d’ivoire; il montre ainsi l’exemple à d’autres pays. Brûler de l’ivoire constitue la seule méthode pour éloigner durablement ce produit du marché. Car, par le passé, de l’ivoire saisi a fini par être commercialisé quand même. En Zambie, récemment, trois tonnes d’ivoire ont disparu des stocks étatiques, et au Mozambique, en février dernier, 1,1 tonne a été subtilisée.

«Manifestement, des employés de l’administration sont eux aussi impliqués dans le commerce illégal. Notre but est de briser durablement le trafic de l’ivoire illégal à destination de l’Asie», explique Stefanie Conrad. Le WWF et son organisation sœur, Traffic, ont soutenu le Gabon pour qu’il puisse faire recenser son ivoire de manière indépendante avant de le détruire par le feu. Quelque 1293 pièces d’ivoire brut sous forme de défense et 17‘730 pièces travaillées vont disparaître en fumée.

Les gardes risquent leur vie

Le braconnage a atteint un nouveau record en 2011. A cause de la demande croissante de l’Asie, des bandes organisées, déjà actives dans le trafic d’êtres humains, de la drogue et des armes, se lancent sur le marché. Avec pour conséquence que le braconnage est toujours plus brutal. Ce printemps a vu se dérouler un véritable massacre au Cameroun, dans le parc national de Bouba N`Djida. Quelque 350 éléphants ont été abattus par des braconniers très bien équipés, avant qu’ils ne soient arrêtés par l’armée camerounaise. Les gardes du parc national ne disposaient jusqu’à présent ni d’une formation adéquate, ni des armes pour réagir à de telles attaques et risquaient donc leur vie. Entretemps, le Cameroun a accepté d’engager 2000 nouveaux gardes qui seront mieux armés.

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