Marseille : une banderole sur Notre-Dame de la Garde pour dénoncer le projet de forage profond


Ce matin, des militants de Greenpeace ont suspendu une banderole indiquant ” Forages : touche pas à ma mer !» sur Notre-Dame de la Garde à Marseille, cette basilique symbole de la ville et considérée comme protectrice des marins. Par cette action, Greenpeace demande au chef de l’État et à son gouvernement de rejeter la demande déposée par les sociétés Melrose et Noble Energy de renouveler leur permis exploratoire les autorisant à procéder à des forages profonds en mer, à 24 km au large de Marseille, pour rechercher des hydrocarbures liquides et gazeux.

Tout plaide contre ce projet

Tout plaide contre ce projet, à commencer par l’actualité récente, Total n’ayant toujours pas réussi à colmater la fuite de gaz sur sa plateforme d’Elgin, alors que celle-ci est présentée par l’entreprise comme une référence mondiale en matière de sécurité et que ce forage est situé en mer du Nord, une zone exploitée depuis longtemps.

“La réalité, c’est que personne ne peut garantir l’absence d’incident grave sur une plateforme de forage, déclare Anne Valette, chargée de campagne Énergie chez Greenpeace. Concernant le projet à l’étude au large de Marseille, les citoyens y sont massivement opposés, ce projet est en contradiction complète avec les objectifs fixés par la France pour limiter le dérèglement climatique, et enfin les risques environnementaux sont énormes : la Méditerranée est une mer fermée, une fuite d’hydrocarbures y serait particulièrement catastrophique.”

Un projet à haut risque

L’explosion de la plate-forme de forage Deepwater Horizon, en avril 2010, dans le golfe du Mexique, a provoqué le déversement de l’équivalent de près de 16 millions de pleins d’essence dans l’océan Atlantique. Dans le cas du projet au large de Marseille, la zone de forage se trouve à 30 km du projet de parc national des Calanques et à proximité immédiate du sanctuaire de Pelagos, un vaste espace maritime dédié à la protection des mammifères marins.

Le gouvernement français a jusqu’au 11 avril pour annoncer sa décision sur ce dossier. Si les entreprises Melrose et Noble Energy obtiennent le renouvellement de leur permis, ces compagnies prévoient de mener une campagne sismique et de forer un puits d’exploration dès 2013. Si ces résultats s’avéraient satisfaisants, elles demanderaient alors un permis d’exploitation pour une durée de 50 ans.

Une addition de plus en plus salée

En Méditerranée comme ailleurs (en Guyane et en Arctique notamment), cette ruée vers l’or noir provoque un emballement climatique irréversible et maintient nos sociétés dans leur addiction au pétrole. Les réserves mondiales s’épuisent : la sortie du pétrole est inéluctable. Avec un prix du baril qui ne cesse d’augmenter, ce sont les citoyens qui paieront, in fine, la facture de l’incurie des gouvernements.

Mobilisation citoyenne en mer et sur terre le 8 avril

De nombreuses organisations citoyennes, dont Greenpeace, appellent tous les bateaux du littoral à se rassembler le dimanche 8 avril à 14h devant le fort de Brégançon, près d’Hyères (Var), pour protester contre ce projet d’extraction d’hydrocarbures en mer. Un rassemblement a également lieu à terre au parc de La Navale à La Seyne-sur-Mer (Var) à partir de 12h. www.non-aux-hydrocarbures-en-mer.org

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