Maintenant les consommateurs ont les moyens de manger sans Omission sur le Génétiquement Modifié
Après quatorze ans d’attente, les consommateurs vont enfin pouvoir identifier sans ambiguïté la viande, le poisson, les produits laitiers, les œufs et les autres aliments provenant d’animaux nourris sans OGM, grâce à l’étiquetage spécifique officialisé aujourd’hui au Journal Officiel.
Sondages après sondages, l’écrasante majorité des consommateurs français et européens refuse que les OGM s’introduisent dans nos assiettes*[1] et exige d’être informée sur leur présence dans les aliments*[2]. Or à ce jour, le législateur européen n’a que partiellement répondu à cette attente. En effet, s’il est obligatoire depuis 1997 d’indiquer la présence d’OGM dans les produits alimentaires, les fabricants ne sont en revanche pas tenus d’indiquer si les animaux fournissant la viande, les produits laitiers ou les œufs, ont eux-mêmes été nourris avec des OGM. Quant aux trop rares filières sans OGM, une réglementation française obsolète leur interdisait toute mention du type « sans OGM » sur les emballages.
Cette incohérence législative privait les consommateurs d’une information importante les empêchant d’exercer leur choix de manière éclairée et a permis aux industriels de multiplier la présence d’OGM au niveau de l’élevage. Ainsi, le fait que les consommateurs ne soient pas informés au moment de leur achat explique pourquoi, sur la décennie passée, le soja OGM a pu progresser de manière exponentielle. Il représente désormais plus de 80 % du soja donné aux animaux d’élevage. L’impossibilité de communiquer auprès des consommateurs sur l’absence d’OGM, couplée à la place hégémonique du fourrage OGM, menaçaient donc fortement la pérennité de ces filières, avec comme conséquence à terme : la disparition pure et simple d’alternative non OGM pour les consommateurs.
Avec cette reconnaissance officielle, la mention « Nourri sans OGM », est désormais utilisable par toutes les filières qui n’emploient pas d’OGM en alimentation animale*[3]. L’UFC-Que Choisir se félicite de la publication de ce décret à la rédaction duquel elle a activement contribué depuis plusieurs années, notamment au sein du Haut Conseil des Biotechnologies (HCB). Profondément attachée à la fiabilité des allégations, elle est en mesure de garantir que le respect de ce cahier des charges assure toute la fiabilité requise par les consommateurs souhaitant une alimentation sans OGM.
*[1] 71% des consommateurs européens ne veulent pas d’OGM dans leur alimentation (sondage Eurobaromètre n° 55.2 pour la Commission Européenne – Décembre 2010).
*[2] 96% des consommateurs français veulent être informés de la présence ou de l’absence d’OGM dans l’alimentation des animaux (sondage Ifop pour Carrefour – Octobre 2010).
*[3] Outre l’agriculture biologique qui, conformément à la réglementation, n’utilise pas d’OGM, on peut également citer les initiatives volontaires concernant certaines productions sous label rouge (Bœuf fermier du Maine, Porc fermier de la Sarthe …), des AOC fromagères (Comté, Reblochon, Roquefort …), les produits de marque « Poulets de Loué » (volailles entières et découpes de volaille, œufs), des poulets de marque « DUC » (volailles entières et découpes), du saumon fumé de la marque « Labeyrie », certains produits des filières à marque « Carrefour » (œufs, viande de porc et de poulet, jambon, poissons d’élevage), etc..