Rapport ASN : les sites nucléaires français ne sont pas sûrs


Le rapport publié hier par l’Autorité de sûreté nucléaire concernant les évaluations complémentaires de sûreté réalisées par les exploitants (Areva, EDF, CEA) ne permet absolument pas de conclure que nos installations nucléaires sont sûres pour au moins deux raisons majeures.

Cahier des charges très restreint

Le cahier des charges du travail de l’ASN fixé par le gouvernement en mars dernier, après la catastrophe nucléaire de Fukushima, consistait à analyser la résistance des installations nucléaires françaises face à un séisme ou une inondation d’une importance supérieure à celle envisagée lors de leur conception. Ces facteurs naturels sont loin d’être les seuls risques menaçant les installations nucléaires. Intrusion humaine, chute d’avion, virus informatique : de nombreuses autres menaces rendent les sites nucléaires vulnérables. Greenpeace l’a encore prouvé le 5 décembre dernier en parvenant à s’introduire et à rester sur deux centrales et à atteindre le point le plus sensible : le bâtiment réacteur.

Suite à cette action, le 19 décembre, François Fillon, en accord avec Nicolas Sarkozy, a demandé, aux ministres de l’ Écologie, de l’Intérieur et de l’Industrie de conduire un nouvel audit de sécurité des installations nucléaires.

Des travaux très onéreux sont nécessaires

L’ASN est formelle : sur le seul périmètre inondation / séisme pris en compte, plusieurs milliards d’euros de travaux seront nécessaires pour que les installations nucléaires satisfassent ses exigences.

Aux responsables politiques de décider s’ils souhaitent investir ces milliards dans une technologie qui restera dangereuse pour l’homme, ou dans la transition énergétique.

Ces travaux réclamés aujourd’hui par l’ASN impliqueront des investissements bien supérieurs à ce qu’EDF avait envisagé pour prolonger la durée de vie de son parc nucléaire. Inévitablement, cela conduira à de nouvelles hausses des tarifs de l’électricité pour les ménages français, alors même qu’une hausse de 20 à 30 % est déjà attendue dans les années à venir.

“Le gouvernement en place semble déjà avoir fait son choix : le ministre de l’Industrie vient d’annoncer une réunion avec les exploitants nucléaires lundi prochain pour définir concrètement le déroulement des travaux. L’État continue ainsi à développer sa politique énergétique rétrograde sans prendre en compte l’avis des Français. La France est en train de rater une opportunité industrielle et économique unique : la transition énergétique, créatrice de croissance et d’emplois“, ajoute Sophia Majnoni, chargée de campagne Nucléaire pour Greenpeace France.

Contre-expertise de Greenpeace publiée le 16 janvier

Afin d’apporter une lecture critique de cet audit, Greenpeace a commandé à deux experts indépendants une analyse qui sera rendue publique le 16 janvier lors d’une conférence de presse (détails à venir).

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