Les réseaux sociaux offrent un intérêt certain pour les professionnels des ressources humaines avec de larges ressources en matière de recrutement et la possibilité de rechercher, d’attirer d’autres profils. Mais la recherche reste problématique tant que les réseaux la restreignent au visiteur.
L’essor des réseaux sociaux est lié à une interactivité toujours plus grande sur le Web, mais aussi aux difficultés que rencontrent les internautes dans leurs recherches d’information. L’agrégation de celles que diffusent leurs contacts — ou amis — sur un mur virtuel, ou « timeline », leur apportent la satisfaction de voir venir à eux une somme d’informations en partage, qui n’aura nécessité aucune recherche, aucun effort pour l’obtenir. Nous nous retrouvons au siècle précédent, où la presse effectuait cette démarche vers les lecteurs de journaux et de magazines, bien contents de trouver dans un kiosque situé non loin de leur domicile, celui ou ceux dont il apprécient la ligne éditoriale. L’intérêt du Web est tout autre, car il offre non seulement l’information en partage, mais celle-ci est universelle.
À son arrivée dans les chaumières, vers l’an de grâce 1995, le Web paraît à ses nouveaux adeptes comme une ressource presque magique de savoirs partagés, un peu comme « la plus grande bibliothèque du monde », entend-on d’ailleurs dire quelquefois dans les salons où l’on cause. Le problème, c’est qu’il n’est pas beaucoup plus simple d’y accéder que dans une vraie bibliothèque universitaire, où il faut souvent patienter une demi-journée à accéder aux ouvrages en consultation, pourvu que l’on ait réussi à se faire au système de classement mécanographique auparavant… Si des moteurs de recherche font rapidement leur apparition, jusqu’à fournir aujourd’hui des algorithmes très pointus et très puissants, l’internaute lambda reste un peu dubitatif devant le choix proposé, souvent considéré comme touffu.
Les réseaux sociaux lui apportent la simplicité, la facilité qui lui faisaient défaut, en mettant un choix non moins grand à sa disposition. Mais celui-ci n’en demeure pas moins une sélection réalisée au hasard des affinités à la valeur toute subjective de compétences tout aussi limitées des secondes et ne suffit pas à constituer une documentation dont un professionnel peut avoir besoin. Les moteurs de recherche demeurent un outil nécessaire afin de compiler des ressources qui restent dispersées. On ne peut se contenter en effet dans le cadre d’un travail à effectuer, des conseils de lecture de sa concierge et de son beau-frère ! Pour les professionnels du recrutement, il restait à inventer le réseau social ouvert aux moteurs de recherche, afin de leur permettre de recenser tous les profils disponibles pour un poste, car il n’est pas non plus question de s’inscrire sur tous les réseaux qui existent.
Si les recruteurs, selon la seconde enquête de RégionsJob, sont nettement plus présents aujourd’hui sur les réseaux sociaux (50%) que les candidats (30%), ceux-ci ne se classent qu’en quatrième position sur les moyens qui sont utilisés dans leurs recherches de profils ou d’emploi. Le problème de ces réseaux sociaux professionnels est qu’ils ne sont pas vraiment adaptés aux requêtes depuis le World Wide Web. Des compétences informatiques ont été utilisées pour soustraire leurs pages aux visites des robots, ou à en interdire l’indexation dans les pages de résultats. Le même effort doit être maintenant fourni par des professionnels du SEO pour les faire indexer de nouveau, avec une éthique du respect pour la vie privée, et pour offrir aux candidats une chance réelle de sortir du lot en s’exprimant, non seulement dans le cercle restreint des contacts sur le réseau, mais aussi d’être lus sur le grand réseau mondial.
C’est effectivement l’objectif que s’est fixé Paul Emploi, dans sa création d’un réseau social et d’entraide à la recherche d’emploi ouvert aux visites des internautes, qu’ils soient candidats ou chargés de recrutement en train d’effectuer une recherche de ressources humaines en adéquation avec des besoins spécifiques.