Barbara Demeneix, Professeur au Muséum et directrice du laboratoire Evolution des régulations endocriniennes (CNRS/MNHN), a été récompensée aujourd’hui par le magazine Nature pour son implication auprès de jeunes chercheurs, et tout particulièrement de jeunes chercheuses*.
Barbara Demeneix est la première femme de l’histoire du Muséum national d’Histoire naturelle à être nommée « professeur avec chaire », titulaire de la chaire de physiologie. Elle est aujourd’hui directrice du département Régulations, Développement et Diversité Moléculaire.
Après des études en Angleterre, au Canada, en Allemagne et en France, elle s’intéresse très tôt à l’évolution de la fonction thyroïdienne, essentielle pour le développement du cerveau de mammifères et la métamorphose des amphibiens. Fin 1986, les récepteurs des hormones thyroïdiennes, des facteurs de transcription, sont clonés. Barbara Demeneix démontre que différentes isoformes produites à partir de deux gènes codant pour les récepteurs des hormones thyroïdiennes ont acquis des fonctions spécifiques dans la régulation de gènes cibles et dans les processus cellulaires distincts.
Les principales activités scientifiques de Barbara Demeneix concernent les problématiques de la Physiologie Comparée. En effet, depuis sa nomination comme directeur du Laboratoire de Physiologie Générale et Comparée du Muséum en 1995 puis du laboratoire Evolution des régulations endocriniennes (unité mixte CNRS/MNHN), elle encourage l’utilisation de modèles expérimentaux qui par leurs positions phylogéniques contribuent significativement à notre compréhension des principes généraux de la physiologie et l’évolution des fonctions. Des approches originales, qu’elle a développées lors de cette période, ont inclus l’analyse des régulations géniques in vivo dans les modèles comparés et le transfert de gène in vivo. Ces approches ont souvent été la source d’innovations et transfert de technologies, notamment, la création de la société WatchFrog, qui crée des têtards de grenouilles fluorescents, sentinelles de la pollution environnementale.
Barbara Demeneix a toujours été très consciente de l’importance du soutien à apporter aux jeunes à chaque étape de leurs carrières scientifiques, même après la thèse. A travers des programmes européens qu’elle a coordonnés, tel Crescendo, elle a encouragé et aidé des jeunes à prendre des responsabilités. Très sensible aux difficultés que peuvent rencontrer les jeunes femmes scientifiques, elle y prête une attention particulière ; notons que plus de 70% des thésards qu’elle a formés au cours des dix dernières années étaient des thésardes.
Ayant travaillé six ans en Afrique (2 ans en Afrique de l’Est et 4 ans au Maroc), Barbara Demeneix a toujours été particulièrement sensible aux difficultés rencontrées par les femmes scientifiques dans les pays du Sud. Elle a notamment formé une doctorante marocaine (1990) deux tunisiennes (2000 et 2006-2009), une égyptienne (1995) et une iranienne (2009,) ainsi que des post-doctorantes algériennes et libanaises.
La recherche de pointe qu’elle a menée a permis d’ouvrir sur de nombreux domaines de diffusion des connaissances, expertise et administration de la recherche en plus des transferts de technologie.
*Nature’s mid-career award for outstanding scientific mentorship in France
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