La COP 17 s’ouvre aujourd’hui sur le continent africain : décryptage des enjeux


Les négociations des Nations Unies sur le climat s’ouvrent cette semaine sur le continent Africain. Elles représentent une opportunité unique pour se mettre enfin d’accord sur les éléments essentiels d’un accord global sur le climat. Les leaders politiques se retrouvent à un carrefour des négociations et doivent décider s’ils veulent vraiment passer à l’action pour éviter un bouleversement dangereux des équilibres climatiques de la planète.

1/ Les émissions globales de gaz à effet de serre ont atteint un niveau record en 2010, et nous nous dirigeons vers une augmentation des températures globales supérieure à 2 °C.

D’après le dernier rapport du PNUE, nous devrions réduire nos émissions globales de 44 Gigatonnes d’équivalent CO2 d’ici à 2020 ; hors nous risquons de rater cet objectif avec un écart de 6 à 11 Gt d’équivalent CO2 en fonction du caractère plus ou moins ambitieux des objectifs de réduction.

Pour Elise Buckle, responsable des négociations internationales G20, Rio+20 et UNFCCC pour le WWF International et le WWF France : « Le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement lance un signal d’alarme sans appel. Si nous ne réduisons pas plus vite nos émissions de gaz à effet de serre, les livres d’histoire se rempliront de catastrophes naturelles et de drames humains. C’est cette histoire qu’il faut réécrire à Durban. »

2/ Le dérèglement climatique représente une menace globale qui dépasse les frontières entre pays et entre continents. Il nécessite une action forte et concertée au niveau international.

« L’écart se creuse également entre le continent africain et les pays riches, » remarque Elise Buckle. « Lors du sommet du G20 qui s’est tenu à Cannes sous Présidence française, les pays riches dont la France se sont engagés à mettre en place au plus vite le Fond Vert pour le climat, et à l’alimenter avec des financements innovants, dont la taxe sur les transactions financières et sur les carburants de soute des secteurs maritimes et aériens pour parvenir à débourser les 100 milliards de dollars par an promis à Copenhague. Pour les pays africains, qui sont en première ligne face au changement climatique, le sommet de Durban sonne l’heure de vérité. »

3/ La forêt est au cœur des négociations climatiques.

Pour Jean-Baptiste Roelens, Chargé de programme forêts tropicales et climats au WWF France : « La déforestation et la dégradation des forêts représente un cinquième des émissions globales de gaz à effet de serre, il sera impossible de limiter l’augmentation globale des températures à moins de 2 °C sans enrayer ce cycle de dégradation. »

En plus de leur rôle de lutte contre le changement climatique, les forêts tropicales abritent 50% de la biodiversité terrestre et rendent de nombreux autres services écologiques. Plus de 1,2 milliards d’être humains en dépendent directement pour leurs moyens de subsistance.

Le WWF appelle les gouvernements réunis à Durban à s’attaquer de toute urgence aux facteurs de la déforestation afin d’atteindre un objectif de « Zéro nette déforestation et dégradation des forêts d’ici 2020 ».

4/ De Durban à Rio, il faut maintenant se mettre sur la bonne voie

Le sommet de Durban doit aussi mettre la communauté internationale sur la bonne voie pour le sommet de Rio+20, qui marquera en juin 2012 les 20 ans du Sommet de la Terre. Rio+20 doit marquer un nouveau départ pour la gouvernance mondiale, l’économie verte et son financement, ainsi que l’accès à l’eau, l’énergie et l’alimentation, de plus en plus compromis par les impacts du changement climatique.

Les attentes du WWF pour Durban :

1/ Mettre en place les accords de Cancun, notamment sur les financements, les forêts et l’adaptation.

2/ S’engager sur une deuxième période d’engagement du Protocole de Kyoto et en parallèle sur un mandat pour un nouveau traité impliquant tous les pays d’ici 2015.

3/ Augmenter le niveau d’ambition des objectifs de réduction des émissions.

4/ Identifier et mettre en place les sources de financements innovants pour l’adaptation aux changements climatiques dans les pays les plus vulnérables en Afrique et sur les autres continents.

En direct de Durban, à ne pas manquer :

Dimanche 27 novembre 13h30 – 14h30 : Lancement du chapitre 3 du Rapport Forêts Vivantes « REDD+ à la croisée des chemins » à l’hôtel Blue Waters

Lundi 5 décembre 18h au Pavillon africain : Side event sur le financement de l’économie verte à Durban, avec Jim Leape (DG WWF International) et la Banque Africaine de développement

Mercredi 7 décembre : journée d’action et évènement media sur les financements innovants en présence de la Ministre de l’Environnement Nathalie Kosciusko Moriset, WWF, Oxfam et la Confédération Internationale des Syndicats … et un éclairage quotidien sur l’actualité avec Elise Buckle (WWF) et le Réseau Action Climat

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