Conserver les forêts du Cœur Vert de l’Afrique pour l’homme et la planète
La 17ème conférence des parties (COP17) de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique se tiendra à Durban, en Afrique du Sud, du 28 novembre au 9 décembre 2011. REDD+ est une question fondamentale à l’agenda de Durban.
En effet, étant donné que la déforestation est responsable d’un cinquième des émissions globales de carbone, les efforts réalisés afin de réduire les émissions provenant de la perte du couvert forestier dans les pays en développement – efforts appelés REDD+ – sont fondamentaux dans la lutte contre le changement climatique.
Un accord sur REDD+ a été conclu à Cancun (2010), cependant des décisions essentielles doivent être prises à la COP17 de Durban afin de s’assurer que les bénéfices de REDD+ soit équitables pour le climat, l’humain et la nature.
Les principes directeurs du WWF pour REDD+
– REDD+ contribue de façon quantifiable aux réductions d’émissions de gaz à effet de serre avec des objectifs nationaux visant un objectif global.
– REDD+ maintient ou augmente la biodiversité des forêts et les services rendus par les écosystèmes.
– REDD+ contribue au développement durable et équitable des communautés dépendantes des forêts en renforçant leurs moyens de subsistances.
– REDD+ reconnait et respecte les droits des peuples autochtones et des communautés locales.
– REDD+ mobilise des ressources immédiates, adéquates et prévisibles pour des actions menées dans les aires forestières prioritaires de façon équitable, transparente, participative et coordonnée.
Le Bassin du Congo : Le Cœur Vert de l’Afrique
Les forêts tropicales du Bassin du Congo sont les plus étendues au monde, juste après l’Amazonie. Cependant, à l’inverse des forêts tropicales d’Amazonie, les taux de déforestation dans le Bassin du Congo ont été relativement faibles jusqu’à présent. Grâce à cela, la région est toujours peuplée de vastes forêts, souvent appelées le Cœur Vert de l’Afrique.
S’étendant sur plus de 7,8 millions hectares au sein de la République Démocratique du Congo (RDC), le paysage de Mai Ndombe est constitué d‘écosystèmes divers, notamment des forêts tropicales humides entrecoupées de savanes et de forêts marécageuses riches en tourbe. Les densités de populations humaines dans la région sont faibles et une large majorité des habitants vit de manière traditionnelle en chassant, pêchant et récoltant des produits de la forêt. Ces forêts abritent également l’espèce menacée des bonobos (Pan paniscus), l’une des quatre espèces de grands singes que l’on ne trouve nulle part ailleurs sur terre.
Les Forêts sous pression
Alors que le taux actuel de déforestation est faible à Mai Ndombe, le ramassage de bois énergie et la production de charbon pour les marchés locaux et régionaux ont des impacts sur les forêts. En raison des schémas de développement impliquant le drainage de zones humides pour une agriculture à grande échelle, l’amélioration d’infrastructures de transports et l’attribution de permis minier et forestier, on s’attend à une perte de forêt de plus en plus importante. Un équilibre doit être trouvé entre le développement dans la région et le maintien de forêts dont dépendent les hommes et la vie sauvage.
REDD+ – Une solution prometteuse ?
Si l’on peut mettre un terme à la destruction des forêts dans la région, on pourra non seulement préserver une partie essentielle des forêts du Bassin du Congo, mais le carbone contenu par les plantes et le sol de ces forêts restera séquestré – ce qui est fondamental dans la lutte contre le changement climatique.
Des efforts pour réduire les émissions issues de la déforestation et de la dégradation des forêts, pour conserver, gérer durablement et augmenter les stocks de carbone forestiers (aussi appelé REDD+) sont en cours en RDC.
Le projet WWF Mai Ndombe en RDC
L’Initiative Forêt & Climat du WWF travaille à Mai Ndombe afin de susciter un engagement des communautés dans le mécanisme REDD+. Notre objectif, en collaboration avec les communautés et les gouvernements, est de mettre en place des projets afin de protéger de vastes espaces de forêts dans la région tout en supportant un usage durable des forêts et un développement des communautés.
Les projets d’envergure, tel celui-ci à l’échelle d’un paysage, sont nécessaires pour relever le défi d’assurer une véritable réduction de la perte des forêts, afin qu’une diminution sur le long terme des émissions de gaz à effet de serre provenant de la déforestation et de la dégradation soit réalisée.
Mais la seule réduction des émissions n’est pas suffisante : REDD+ doit aller de pair avec le bien être des peuples et de la nature. Le travail du WWF se focalise sur le maintien du bon état des forêts, de l’exceptionnelle biodiversité qu’elles abritent et des services environnementaux qu’elles fournissent.
L’intégration et le soutien des communautés dépendantes des forêts est fondamentale dans tout effort de conservation des forêts. Ce sont elles qui ont le plus à perdre de la déforestation, et elles sont souvent les mieux placées pour agir en tant que gardiens et défenseurs de leur habitat forestier.
A Mai Ndombe, le WWF travaille avec des communautés afin d’augmenter leur voix et leur influence sur les politiques d’aménagement du territoire, en insistant tout particulièrement sur les groupes qui sont actuellement marginalisés.
En s’assurant que les communautés sont informées des aspects politiques, juridiques et contractuels des problématiques qui peuvent affecter leurs usages du territoire ainsi que d’autres droits, notre objectif est de soutenir des processus de décision transparents qui impliquent une vaste participation des communautés.
Le WWF met également en place des formations pour le suivi et la mesure des stocks de carbone, avec l’objectif de soutenir l’engagement amélioré des communautés au sein du processus REDD+.
REDD+ pour l’homme et la nature
Si nous réussissons, REDD+ pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en protégeant la biodiversité et en soutenant un développement durable qui bénéficierait aux communautés établies dans les forêts.
L’initiative Forêt & Climat du WWF met en œuvre des activités de démonstration REDD+ au sein des paysages forestiers majeurs de la planète, dont l’Amazonie, Bornéo et le Bassin du Congo, en travaillant à l’échelle des communautés et des gouvernements afin de tester les approches qui permettraient de mettre correctement REDD+ en place.
Nous travaillons pour nous assurer que REDD+ tienne ses promesses de préserver les forêts au bénéfice des hommes et de la nature.