Après en avoir fini la semaine dernière avec sa rééducation à Boulouris, Teddy Tamgho, victime d’une fracture de la malléole en juillet dernier, a désormais hâte de reprendre l’entraînement. Mais le triple sauteur n’a pas encore choisi son camp de base. Il hésite entre quatre destinations. Sur la route de Londres, le chemin est encore long.
Pas de jour férié pour Teddy Tamgho. Le triple sauteur avait convié vendredi 11 novembre les journalistes à une conférence de presse, dans les locaux de la Fédération Française d’Athlétisme. Pas de révélations fracassantes de la part du recordman du monde en salle du triple saut, après trois mois de silence radio. Mais des nouvelles rassurantes sur son état de santé, à neuf mois des Jeux olympiques de Londres. Pour rappel, il a été opéré fin juillet d’une fracture à la cheville droite après s’être gravement blessé lors des qualifications des Championnats d’Europe espoirs d’Ostrava. C’est la semaine dernière qu’il a achevé sa rééducation, après de longues semaines de boulot du côté de Boulouris. « Tout s’est bien passé là-bas, raconte le champion d’Europe en salle. Normalement, je n’aurai pas de séquelles même si je vais garder à vie deux vis transversales au niveau de la malléole. J’ai effectué du travail de proprioception, réappris à marcher en piscine puis sur le sol. Ca m’a beaucoup fatigué. J’ai donc eu droit à une semaine de repos. Je vais y aller étape par étape. J’ai fini une partie du travail. Maintenant, il faut voir comment je réagis avec ce nouveau corps. Je dois apprendre à m’adapter. » Côté mental, tous les voyants sont également au vert pour celui qui affirme avoir toujours gardé le moral depuis trois mois : « J’ai une certaine philosophie. Quand on est blessé, on peut pleurer et se lamenter. Mais ça ne change rien. Ce ne sont pas les larmes qui tombent sur une blessure qui vont la cicatriser. »
A 100 % avec Pedroso
Teddy Tamgho devrait, si tout se passe bien, reprendre véritablement l’entraînement début décembre. Reste à savoir où. Une décision qui est encore en suspens. Le triple sauteur, toujours « entraîné à 100 % par Ivan Pedroso », hésite entre quatre destinations : Paris et Boulouris en France. Alicante, son camp de base en Espagne depuis fin 2010, et Gainesville, la ville américaine où le hurdleur Garfield Darien a pris ses quartiers depuis la rentrée. « Comme on est en année olympique, je vais prendre mon temps pour choisir, confie Teddy. A Paris, c’est là que se trouvent les meilleurs sportifs dans tous les domaines. Boulouris est aussi un très bon endroit, où il y a Roseline Arduin, la kiné qui m’a suivi pendant toute ma rééducation. En Espagne, le climat est meilleur qu’à Paris. Enfin, les conditions d’entraînement à Gainesville sont bonnes mais c’est toute une organisation à remettre en place. » En bref, résume-t-il, « chaque lieu a ses avantages et ses inconvénients. Ils sont tous à 25 % dans ma tête. Je vais en discuter avec Ivan mais aussi avec Ghani (Yalouz), qui aura son mot à dire. » Dans les jours qui viennent, Teddy Tamgho s’envolera pour quatre ou cinq jours de vacances à Gainesville, où il retrouvera son ami Garfield Darien. L’occasion de découvrir aussi de plus près les installations de la cité floridienne…
La suite du programme de l’athlète du CA Montreuil 93 n’est, elle, bien sûr pas encore arrêtée. Une seule certitude : il fera l’impasse sur la saison en salle. Il pourrait effectuer l’été venu sa rentrée lors du deuxième tour des Interclubs, avant d’enchaîner avec les Championnats de France Elite puis les Championnats d’Europe. Un triptyque dont le point d’orgue sera, quelques semaines plus tard, les Jeux olympiques de Londres. Si sa préparation s’est déroulée sans anicroches, un ou deux meetings pourraient également être ajoutés au programme. « C’est la première fois de ma vie que je vais tout jouer sur une one shot avec cet objectif olympique, conclut Teddy Tamgho. Ca va être la bagarre. Dix minutes après le diagnostic des médecins sur ma blessure, je me suis dit : maintenant, c’est les Jeux. Les résultats des Mondiaux de l’année précédente ne veulent rien dire. En 2007, Tyson Gay a remporté à Osaka le 100 m, le 200 m et le 4×100 m. Un an plus tard, à Pékin, c’est Usain Bolt qui a tout gagné. » La trajectoire du Jamaïcain est en effet un bel exemple. Qui ne demande qu’à être suivi.
Florian Gaudin-Winer pour athle.com
