Après avoir bénéficié de trois spectaculaires campagnes de restauration entre 1970 et 2005, le château de Castelnaud joue les vieilles dames coquettes et se fait offrir un nouveau lifting. Supervisé par l’architecte en chef des monuments historiques Philippe Oudin, le projet de restauration prévoit la reprise des maçonneries de la première enceinte du château, de la tour de la barbacane et de la tour d’artillerie.
La restauration de l’enceinte basse au mortier de chaux a commencé depuis le 19 septembre et se poursuit jusqu’à la fin de l’année vers la porte d’entrée du château. Toute la difficulté est de refaire le jointoiement de l’appareil tout en restant attentifs à l’homogénéité de l’ensemble. Il faut parfois changer certaines pierres de taille, ajuster des pierres de calage et réinjecter du mortier de chaux. Laver les joints au jet afin d’apporter une touche d’érosion naturelle. L’objectif est de faire plus solide tout en veillant à ce que les parties restaurées se fondent dans l’ensemble du mur de parement. D’où la nécessité de réunions de chantiers régulières, à raison de deux par mois, afin que l’architecte puisse apprécier la qualité de finition et diriger les équipes de maçonnerie (Entreprise Quélin) et de menuiserie (Entreprise Lavergne). Après quelques tâtonnements, la technique de rejointoiement a pu être affinée. L’application d’une patine, dont la recette est jalousement gardée par les maçons, unifie miraculeusement l’aspect du mur en le faisant paraître plus vieux qu’il n’est. Creusé par le ruissellement des eaux pluviales, le passage des visiteurs, le sol de la haute cour va également être restauré, afin d’améliorer le confort de circulation. Le travail d’une matière faite à base de pierre et de chaux doit être effectué afin d’homogénéiser l’aspect général de cet espace de circulation.
C’est début décembre – époque où les visiteurs sont moins nombreux – qu’a été programmé le nettoyage de la tour qui contrôle l’entrée du château ainsi que la restitution de sa voûte en cul-de-four grâce à un coffrage en bois. Ce sera l’occasion d’admirer la mise en œuvre d’un ouvrage tel qu’il pouvait l’être au Moyen Âge.
Parallèlement, une fouille d’archéologie préventive est réalisée par la société HADES, dans la basse et la haute cour du château. Terrassement, fouille manuelle, étude de mortier et relevé pierre à pierre occuperont l’équipe d’archéologues pendant 3 semaines. Cette étude archéologique nous permettra peut-être de faire une chronologie plus précise des différents axes de circulation et de leur système de protection. L’étude de l’implantation successive des différentes barbacanes mise en corrélation avec l’étude des ouvertures de tir nous permettrait de définir le plan de feu de la forteresse. Une chose est sûre, le château de Castelnaud s’est continuellement adapté aux progrès de l’artillerie et a donc subi des transformations entre le XVe et le XVIIe siècle, afin d’être en mesure de se défendre parfaitement grâce aux engins d’artillerie. Castelnaud a un château très très fort !
Château ouvert tous les jours toute l’année
Château de Castelnaud – 24250 Castelnaud-la-chapelle Contact presse : Christine Van Meirhaegue Tél. : 05.53.31.30.00
www.castelnaud.com
