Tout avait pourtant bien commencé entre le gouvernement actuel et les sociétés de portage salarial…
Dès 2008, une loi de modernisation venait répondre aux attentes de ces dernières, en définissant clairement le cadre juridique du portage salarial.
Deux ans plus tard, les salariés portés sont au nombre de 30 000 en France et on ne compte pas moins de 150 entreprises de portage salarial.
En outre, plusieurs estimations prévoyaient le chiffre de 1 million de portés pour 2020 !
Le printemps 2010 s’annonce pourtant âpre pour les relations entre le gouvernement et les sociétés de portage.
La semaine dernière, le collectif EPS (Entreprises de Portage Salarial) a envoyé une lettre ouverte au Premier Ministre François Fillon afin d’alerter le gouvernement sur la menace qui pèse sur la profession.
Depuis 18 mois, le gouvernement a confié au PRISME qui regroupe les professionnels de l’intérim, la mission d’organiser l’activité de portage. Alors qu’ils ne connaissent pas le métier puisqu’ils ne l’ont jamais exercé, ils ont évincés purement et simplement des négociations les 3 instances représentatives du portage salarial.
En voulant évincer les non cadres qui représentent au moins 80% des métiers du portage salarial, en fixant un minimum de facturation de l’ordre de 5000 € HT par mois, le PRISME obligerait 25 000 a 30 000 portés à se diriger vers le pole emploi.
Le portage est avant tout un statut destiné au porteur de projet, aux seniors, aux plus démunies sans discrimination possible.
Les sociétés de portage doivent aujourd’hui faire face au « hold-up » de leur branche mené par le PRISME qui cherche à s’accaparer le portage salarial des cadres afin d’élargir le marché des agences d’intérim.
C’est le lundi 3 mai prochain avec la remise du rapport du PRISME au gouvernement que se jouera le sort de ces 30 000 emplois. Et plus largement, d’un statut reconnu aujourd’hui unanimement (ou presque…) comme porteur d’avenir !
En bref…
Le collectif EPS
Le collectif EPS (Entreprises de Portage Salarial) regroupe plus de 88 entreprises connues et reconnues des principaux acteurs, notamment étatiques et institutionnels, du marché de l’emploi.
Ce collectif pèse plus de 250 millions d’euros de chiffres d’affaires et plus de 15 000 emplois.
Le portage salarial
Le porté est autonome, cadre ou non cadre, dans les métiers de consulting ou manuels, il prospecte ses clients, organise ses missions, décide du montant de la facturation. Mais plutôt que de vendre sa prestation directement à son client, il fait appel à une société de portage qui va transformer ses honoraires en salaire (bulletin de paie), lui ouvrant droit ainsi à une protection sociale tout en sécurisant son client d’une structure solide, à un accompagnement administratif comptable et juridique, en sé déchargeant des risques d’impayés…
Plus d’infos : www.collectif-eps.fr