Après demain, de nombreux enfants partiront à nouveau à la recherche des œufs de Pâques cachés ici et là. Pourtant, chez le lapin de Pâques, la pénurie de personnel est sévère: le nombre de lièvres suisses a encore diminué et atteint, dans certaines régions, un plancher record.
Les lièvres vivent essentiellement dans les champs et les prairies du Plateau. Et ils sont de plus en plus rares. Si on comptait par exemple encore jusqu’à 65 individus par km2 dans les années 70 dans la région de l’Aar soleuroise, la densité de lièvres n’est plus que de 16 individus dans ces mêmes zones étudiées. Pire, dans toute la Suisse, la population de lièvres a chuté à 2,7 animaux en moyenne par km2. Dans certains secteurs, on atteint même une valeur plancher de 1,5 lièvre; or cette situation est dramatique puisque les experts considèrent déjà une densité de 2 à 6 lièvres comme un seuil critique.
Les raisons de la disparition du lièvre sont l’urbanisation due aux routes, zones construites et aires industrielles provoquant la disparition de l’espace vital de l’animal et surtout sa fragmentation. Chaque année, des centaines de lièvres sont en outre victimes de la circulation routière. Quant à l’agriculture intensive, elle représente aussi une source de difficultés: les petites structures naturelles importantes pour la vie d’un lièvre, qui lui permettent de se cacher, ont souvent disparu. Contrairement aux lapins, les lièvres ne creusent pas de terrier. Leurs petits sont ainsi livrés sans défense aux prédateurs que sont les chiens, les renards ou les oiseaux de proie. Dans les champs de céréales, les lièvres sont également victimes des moissonneuses-batteuses dont la taille ne cesse d’augmenter.
Responsable Alpes au WWF Suisse, Walter Vetterli juge «absolument nécessaire d’augmenter le nombre d’abris et de sources de nourriture pour le lièvre, par exemple sous forme de nouvelles haies ou de bordures d’herbes sauvages le long des champs». Pour y parvenir, le WWF a publié des guides pratiques (voir encadré). Pour Walter Vetterli, «les communes et les agriculteurs peuvent faire beaucoup et contribuer à faire en sorte qu’en Suisse, le lièvre ne soit pas seulement présent dans les livres pour enfant ou sous forme de lapin en chocolat, caché sous un thuya».
10 000 actions pour la biodiversité
Dans sa campagne actuelle, le WWF Suisse et ses partenaires (Migros, IP Suisse, Station ornithologique de Sempach, Association suisse pour la protection des oiseaux ASPO/BirdLife Suisse, Institut de recherche de l’agriculture biologique, Fondation nature et économie) s’engagent pour accroître la biodiversité en Suisse. L’objectif est d’inciter des particuliers, des communes, des agriculteurs, des écoles et des entreprises à réaliser ensemble 10’000 actions pour la biodiversité. À cet effet, 23 guides pratiques nature sont mis à disposition. Vous les trouvez ici: www.wwf.ch/biodiversite