Les dirigeants du Commonwealth ne doivent pas permettre que le Sri Lanka accueille leur prochain sommet


Le Commonwealth risque fort de perdre de sa pertinence si ses dirigeants autorisent le Sri Lanka à accueillir son prochain sommet bisannuel, a déclaré Amnesty International.

La réunion des chefs de gouvernement des pays du Commonwealth (CHOGM) s’ouvre vendredi 28 octobre à Perth, en Australie, et il est prévu que le Sri Lanka préside le prochain sommet en 2013, malgré son bilan désastreux en termes de droits humains.

« Il est absurde ne serait-ce que d’envisager que le Sri Lanka puisse accueillir le CHOGM, tant qu’il ne rend pas des comptes quant aux crimes de guerre qui auraient été commis sur son territoire, a indiqué Madhu Malhotra, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.

« Aujourd’hui, les dirigeants du Commonwealth se trouvent face à un choix : réformer le Commonwealth afin qu’il réagisse efficacement aux atteintes aux droits humains imputables à ses membres, ou risquer de se vider de son sens. »

Le Sri Lanka, tout comme l’Inde, tenteraient de faire blocage à la mise en place d’un émissaire des droits humains chargé d’améliorer l’efficacité du Commonwealth en la matière.

Le rapport d’un groupe consultatif composé de 11 États du Commonwealth formule plus de 100 recommandations visant à réformer l’organisation, notamment le renforcement de sa capacité à prendre en charge les violations de ses principes fondamentaux par ses États membres.

Ce document, qui devait être débattu lors du sommet qui s’ouvre le 28 octobre, est tenu officiellement secret ; toutefois, certaines fuites laissent à penser qu’il propose la mise en place d’un nouvel observateur des droits humains.

« L’attaque en amont du Sri Lanka et de l’Inde contre ces réformes, avant même qu’elles n’aient pu être débattues, montre que ces deux pays auraient beaucoup à perdre si leur situation des droits humains était examinée par tous », a déclaré Madhu Malhotra.

Lors des dernières semaines de la guerre au Sri Lanka contre les Tigres tamouls, quelque 300 000 personnes ont été prises au piège des combats dans les zones « protégées » mises en place par le gouvernement. Privées des services les plus élémentaires et systématiquement bombardées par l’artillerie lourde de l’armée, plus de 10 000 d’entre elles sont mortes.

Le président sri-lankais Mahinda Rajapakse s’est publiquement déclaré résolu à résister aux initiatives de la communauté internationale visant à engager des poursuites contre les « héros de guerre » du Sri Lanka.

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