LaSalle Beauvais a proposé, l’an passé, une nouvelle spécialisation pour ses élèves-ingénieurs de 4ème année en formation Agriculture afin qu’ils acquièrent des méthodes en conservation et restauration de la biodiversité, protection des sols et des eaux de surface des territoires ruraux.
Les 23 élèves concernés ont pu mettre en application leurs connaissances en matière agri-environnementale sur un appel d’offres concernant l’étude de bassins versants de 3 cours d’eau dans le Pays de Bray. L’alliance fructueuse d’un projet pédagogique associé à cet appel d’offres a conduit à la valorisation des compétences des élèves-ingénieurs dans ce domaine et à leur reconnaissance par le monde professionnel ; le nouveau projet reposant sur un même partenariat est déjà fixé pour cette année.
Cette spécialisation, originale dans l’enseignement supérieur agricole, a une orientation purement environnementale avec une spécificité territoires ruraux, intégrant l’analyse spatiale et permettant des études de la parcelle jusqu’à l’échelle du territoire (habitats semi-naturels, zones cultivées, …). Les méthodes d’analyse sont toutefois transposables dans d’autres territoires ruraux.
Une formation environnementale adaptée aux territoires ruraux
Durant l’année, l’ensemble des excursions dans le Pays de Bray et la Vallée du Thérain ainsi que les travaux pratiques menés à la ferme de LaSalle Beauvais ont visé l’acquisition des méthodes de quantification et de spatialisation de la biodiversité, d’une connaissance naturaliste de base pour identifier et caractériser les habitats semi-naturels de ce territoire.
Pour répondre à l’appel d’offres proposé par le Syndicat de rivière de l’Avelon, soutenu par la Communauté de Communes du Pays de Bray et porté par la Chambre d’Agriculture de l’Oise, les élèves-ingénieurs de LaSalle Beauvais aidés par le Conservatoire des Espaces Naturels de Picardie ont effectué leur première expérience dans l’expertise agri-environnementale. Leurs résultats ont permis d’obtenir un état des lieux des écosystèmes et agrosystèmes présents dans la zone d’étude et de proposer des préconisations pour l’aménagement du territoire. Ils ont ainsi mené l’évaluation écologique de trois affluents de l’Avelon et de ses végétations adjacentes. Le lien avec l’occupation du sol et les pratiques agricoles a été effectué via une approche par un Système d’Information Géographique.
Michel-Pierre FAUCON, Anne COMBAUD et David GRANGIRARD, équipe pédagogique de la spécialisation « Agro-écologie, Sols, Eaux et Territoires » :
« Cette option est une création plébiscitée par les élèves-ingénieurs qui ont particulièrement apprécié l’approche multidisciplinaire menée grâce à la collaboration de plusieurs collègues : agro-écologues et géographe des territoires ruraux. Commanditaires et étudiants ont été très satisfaits de la démarche. Dès cette nouvelle rentrée, nous avions le sujet d’étude suivant proposé par le Sénateur de l’Oise André VANTOMME, qui concerne le marais de Sacy le Grand. ».
L’intérêt du partenariat avec des professionnels
Emmanuel DAS GRAÇAS, responsable d’antenne Oise du Conservatoire des Espaces Naturels de Picardie :
« Cette étude hydro-écologique d’un sous-bassin versant de l’Avelon menée en association avec LaSalle Beauvais et le Conservatoire a donné lieu à une collaboration fructueuse et à de nombreux échanges. Les premiers travaux engagés avec LaSalle Beauvais durant l’année 2011 ont d’ores et déjà permis de démontrer comment chaque structure peut venir nourrir les projets de chacun : le Conservatoire favorisant la mise à disposition de sites d’investigations et le contact avec les acteurs locaux engagés dans la gestion des agrosystèmes et des milieux semi-naturels, et, LaSalle Beauvais facilitant la mise à disposition d’étudiants et de chercheurs – donc de nouveaux modes d’investigations des territoires -, le contact avec le monde de la recherche, mais aussi avec d’autres acteurs du monde agricole ou du monde industriel. »
Pour cette année 2011-2012, le Sénateur de l’Oise André VANTOMME a sollicité le nouveau groupe d’élèves-ingénieurs de la spécialité pour travailler sur le marais de Sacy. Ce site présente une valeur écologique notable autant dans sa fonctionnalité que dans la biodiversité qui le compose. Il limite l’infiltration des polluants vers la nappe phréatique, séquestre une quantité considérable de carbone dans sa végétation et dans le sol (tourbe alcaline) et héberge un grand nombre d’espèces patrimoniales.