Le Malawi doit arrêter le président soudanais recherché Omar el Béchir et le remettre à la Cour pénale internationale (CPI), a déclaré Amnesty International jeudi 13 octobre.
Omar el Béchir doit se rendre au Malawi le 14 octobre afin de participer à un sommet régional sur le commerce, bien que deux mandats d’arrêt internationaux aient été décernés à son encontre pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre, pour le rôle qu’il a joué dans le conflit au Darfour.
Le président malawien Bingu wa Mutharika a déclaré au mois de mars que les dirigeants africains devraient être jugés pour leurs crimes uniquement par des tribunaux nationaux, et en aucun cas par la CPI.
« La réticence à soutenir la CPI dont fait preuve publiquement le président Bingu wa Mutharika n’est pas acceptable, a indiqué Marek Marczynski, directeur de campagne, de recherche et de politiques d’Amnesty International pour la Campagne pour la justice internationale.
« Les autorités sont légalement tenues de rendre véritablement justice aux victimes des crimes contre l’humanité et autres crimes relevant du droit international commis au Darfour et ne doivent pas accueillir des fugitifs internationaux. »
Si le Malawi n’arrête pas le président Omar el Béchir, il bafouera les obligations qui lui incombent au titre du Statut de Rome de la Cour pénale internationale, qu’il a ratifié le 19 septembre 2002.
Depuis qu’il a éclaté en 2003, le conflit au Darfour a fait plus de 300 000 morts, tandis que des milliers de personnes ont été violées et des millions déplacées de force.
Or, le président soudanais Omar el Béchir fait l’objet depuis mars 2009 d’un mandat d’arrêt émis par la CPI pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Un autre mandat portant sur trois inculpations de génocide au Darfour a été délivré en juillet 2010.
Amnesty International appelle tous les membres de la communauté internationale à appuyer la CPI dans l’exécution de ses mandats d’arrêt relatifs à la situation au Soudan.