Les Tunisiens continuent à attendre que la classe politique mette en œuvre les changements profonds qui leur ont été promis, a déclaré Amnesty International lundi 26 septembre 2011.
À un mois d’élections historiques en Tunisie, les premières depuis la chute de l’ancien président, Zine el Abidine Ben Ali, Amnesty International demande à l’ensemble des candidats de signer un « manifeste » comportant 10 engagements, afin de montrer qu’ils sont déterminés à mettre en place une véritable réforme sur le terrain des droits humains.
« Neuf mois après la fuite de l’ancien président Ben Ali, de nombreux Tunisiens ont toujours du mal à croire que les autorités puissent leur offrir justice et dignité, ainsi que des institutions auxquelles ils peuvent se fier », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
« Les élections qui s’annoncent sont l’occasion pour les partis politiques de tenir les promesses qu’ils ont faites et de traduire leur discours en mesures concrètes favorisant les droits humains et l’état de droit. C’est le seul moyen de mettre fin au cycle des violations qui ont alimenté les manifestations de décembre et janvier. »
Les dix engagements sont les suivants :
1. Maîtriser les forces de sécurité
Il faut procéder à une refonte complète de toutes les forces de police et autres organes chargés de l’application des lois. Leur organisation et leur structure hiérarchique doivent être rendues publiques et un organe de surveillance doit être créé pour enquêter de manière indépendante et impartiale sur les allégations de violations.
2. Combattre la torture et les autres mauvais traitements
Il convient de faire savoir à tous les agents de l’État chargés des arrestations, de la détention et des interrogatoires que la torture et les mauvais traitements ne sauraient être tolérés. Des inspections régulières mais inopinées et sans restrictions doivent être menées dans tous les lieux de détention.
3. Réclamer l’abolition de la détention au secret
Les détenus doivent pouvoir, en droit et en pratique, entrer en contact avec le monde extérieur régulièrement et sans délai, notamment avec leur famille, les avocats de leur choix et des médecins indépendants.
4. Faire appliquer les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion
Toutes les lois qui érigent en infraction l’exercice pacifique de ces droits – notamment les dispositions de la Loi de 1969 relative aux réunions publiques, de la Loi de 1959 sur les associations, du Code pénal, du Code de la presse et de la Loi de 2003 sur la lutte contre le terrorisme – doivent être abrogées ou mises en conformité avec le droit et les normes internationaux.
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