Accusé d’avoir tué l’« homme le plus fort d’Iran », un adolescent doit être pendu le 21 septembre


Les autorités iraniennes doivent suspendre l’exécution d’un garçon de 17 ans accusé d’avoir tué un athlète connu comme l’« homme le plus fort d’Iran », a déclaré Amnesty International mardi 20 septembre.

Il est prévu qu’Alireza Molla-Soltani soit pendu en public mercredi 21 septembre dans la ville de Karaj, près de Téhéran.

« Le fait que l’Iran ait décidé d’ôter la vie à un garçon de 17 ans illustre tout le mépris des autorités pour les normes internationales en matière de droits humains », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« L’exécution de mineurs délinquants est en outre strictement interdite par certains traités internationaux auxquels l’Iran est partie. Les autorités iraniennes doivent honorer leurs obligations internationales, annuler cette condamnation à mort et réexaminer le cas d’Alireza Molla-Soltani », a-t-elle ajouté.

L’adolescent a été arrêté un jour après que Ruhollah Dadashi, un athlète populaire, eut reçu trois coups de couteau lors d’une dispute liée à la circulation, le 17 juillet. D’après des informations relayées par les médias locaux, Alireza Molla-Soltani dit avoir paniqué et poignardé Ruhollah Dadashi en état de légitime défense après que celui-ci l’eut attaqué dans l’obscurité.

Ruhollah Dadashi aurait frappé Alireza Molla-Soltani à la bouche et l’aurait jeté contre la voiture alors qu’ils se disputaient.

Peu après l’arrestation d’Alireza Molla-Soltani, un procureur a demandé que cette affaire connaisse une « résolution rapide ». Un tribunal de Karaj a déclaré le jeune homme coupable d’« homicide volontaire » et l’a condamné le 20 août à être pendu en public. La Cour suprême iranienne a confirmé cette sentence de mort le 11 septembre.

Alireza Molla-Soltani doit être pendu sur la place Golshiri à Karaj, qui serait le lieu du crime d’après certains médias citant le frère de la victime, qui est légalement tenu d’assister à l’exécution.

Deux des amis de l’adolescent, qui se trouvaient avec lui le soir des faits, devraient recevoir 80 coups de fouet chacun en public en même temps.

« Si nous reconnaissons la gravité du crime dont Alireza Molla-Soltani a été déclaré coupable, pendre un mineur pour avoir semble-t-il agi en état de légitime défense est immoral et douteux sur le plan juridique », a poursuivi Hassiba Hadj Sahraoui.

« Les autorités iraniennes doivent par ailleurs immédiatement annuler les flagellations prévues, et réexaminer la déclaration de culpabilité et la condamnation de ces trois personnes. La flagellation est un châtiment cruel s’apparentant à la torture, qui est interdite par le droit international », a-t-elle conclu.

Aux termes du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et de la Convention relative aux droits de l’enfant, deux traités internationaux auxquels l’Iran est partie, il est illégal de condamner à mort une personne qui était mineure au moment des faits qui lui sont reprochés.

L’Iran est l’un des très rares pays à continuer d’exécuter des mineurs délinquants. Deux d’entre eux ont été mis à mort dans la ville portuaire de Bandar Abbas, dans le sud du pays, en avril 2011. Amnesty International a également reçu des informations indiquant qu’un autre garçon, Hashem Hamidi, 16 ans, a été exécuté près d’Hamidiya, dans la province du Khuzestan, en avril également. Les autorités n’ont pas annoncé son exécution.

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