Nations unies. La vérité et la justice sont nécessaires pour résoudre la crise des droits humains au Sri Lanka


Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies doit intervenir immédiatement pour mettre fin à la crise de l’impunité que traverse le Sri Lanka plus de deux ans après la fin de la guerre civile sanglante dans ce pays, a déclaré Amnesty International au Conseil lundi 12 septembre.

Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies doit intervenir immédiatement pour mettre fin à la crise de l’impunité que traverse le Sri Lanka plus de deux ans après la fin de la guerre civile sanglante dans ce pays, a déclaré Amnesty International au Conseil lundi 12 septembre.

Le gouvernement du Sri Lanka n’a pas rendu justice aux victimes des atteintes aux droits humains qui se poursuivent ni fourni l’aide nécessaire à toutes les populations touchées par le conflit, et il a considérablement affaibli les institutions publiques indépendantes, a souligné l’organisation à la suite des propos du ministre sri-lankais Mahinda Samarasinghe.

Ce dernier a déclaré au Conseil des droits de l’homme que la réponse de son gouvernement aux préoccupations en matière de droits humains était « sans pareil » en cette période post-conflictuelle.

« Pour assurer la paix et la réconciliation de façon durable au Sri Lanka, il faudra qu’une initiative sincère et indépendante soit menée pour connaître la vérité sur les graves violations commises au cours de la guerre civile et rendre justice aux victimes et à leurs familles, a indiqué Sam Zarifi, directeur du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.

« Les efforts nationaux à ce jour sont loin d’atteindre l’objectif visé, et la culture de l’impunité qui subsiste au Sri Lanka évite aux responsables des atteintes passées et actuelles d’être traduits en justice. »

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a fait savoir qu’il transmettrait officiellement au Conseil des droits de l’homme les conclusions du rapport de son groupe d’experts relevant des « allégations crédibles » de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis par toutes les parties au conflit sri-lankais.

Pour l’heure, le rapport n’a pas encore été officiellement transmis mais aucune explication n’a été donnée pour expliquer ce retard.

« Le groupe d’experts du secrétaire général a présenté un rapport solide, crédible et fondé, et il est maintenant temps que le Conseil des droits de l’homme commence à aborder ces allégations de façon approfondie avec le gouvernement sri-lankais », a ajouté Sam Zarifi.

Depuis que le conflit armé a pris fin en mai 2009, Amnesty International a rassemblé des informations sur des atteintes aux droits humains qui continuent d’avoir lieu, notamment dans le nord et l’est du pays.

L’organisation a notamment relevé des cas où des travailleurs humanitaires étaient empêchés d’accéder aux populations qui revenaient après les affrontements, des allégations de mauvais traitements, dont des agressions sexuelles, aux mains des forces de sécurité et un manque de consultation des populations locales dans le processus de réinstallation. Par ailleurs, les personnes qui émettent des critiques dans les médias font l’objet de menaces tandis que le gouvernement n’engage pas de poursuites à la suite des meurtres de journalistes.

Depuis 2009, la Commission des droits humains du Sri Lanka a reçu plus de 8 000 plaintes.

Les autorités sri-lankaises n’ont pas donné suite au rapport provisoire de la Commission enseignements et réconciliation (LLRC), leur commission d’enquête interne sur les violations commises pendant la guerre civile. Un rapport publié par Amnesty International la semaine dernière révèle que la LLRC est défaillante et ne permet pas de déterminer les responsabilités.

Le gouvernement du Sri Lanka ne tient pas compte des engagements qu’il a pris après que le Conseil des droits de l’homme a examiné la situation des droits humains du pays en 2008, y compris celui de poursuivre les responsables présumés de divers crimes de droit international.

Le gouvernement du président Mahinda Rajapaksa a récemment levé l’état d’urgence qui était en place depuis une trentaine d’années, mais d’autres lois répressives sont toujours en vigueur, notamment la Loi relative à la prévention du terrorisme. Des personnes sont détenues arbitrairement pendant de longues périodes – parfois plusieurs années – sans inculpation.

« Il est temps que le Conseil des droits de l’homme œuvre activement en faveur de la vérité, de la justice et des réparations pour les milliers de victimes de graves atteintes aux droits humains qui ont eu lieu dans le pays aussi bien pendant la guerre civile qu’après celle-ci », a insisté Sam Zarifi.

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