Pierre Lasry, membre de SYNTEC Conseil en Management Président du cabinet Lowendalmasaï
Employabilité des docteurs dans le secteur privé : la triste exception française
Selon le Centre d’analyse stratégique du gouvernement, le taux de chômage des titulaires d’un doctorat en France s’élève à 10%, un taux trois fois supérieur à celui des autres pays de l’OCDE.
Cette « exception française » s’explique par les faibles investissements en R&D du secteur privé : un peu plus de 2%, soit en-dessous de la moyenne des pays de l’OCDE et bien en-deçà du taux de 3% préconisé par la stratégie de Lisbonne. De surcroît, même lorsque les entreprises françaises recrutent pour des postes dédiés à la recherche, elles ont tendance à privilégier les profils d’ingénieurs. Elles sont en effet davantage familiarisées avec leur cursus, plus souvent en interaction avec le monde de l’entreprise. Cette réalité reflète le manque d’importance accordé à l’innovation dans les entreprises françaises.
Renforcer les dispositifs incitatifs
L’utilité à la recherche des jeunes docteurs est pourtant évidente. Pour que nos entreprises recrutent davantage de chercheurs, il faut maintenir et renforcer les dispositifs incitatifs comme le dispositif « Jeune Entreprise Innovante », qui soutient le développement de plus de 2 000 jeunes PME particulièrement actives en R&D, et le Crédit d’Impôt Recherche (CIR). Alors que le 1er a failli disparaître lors de la dernière loi de finances, le CIR a subi un sérieux coup de rabot avec une diminution des frais de fonctionnement dans l’assiette du CIR de 75 à 50%. Bien que les pouvoirs publics soient désormais conscients de l’importance du CIR dans le maintien et le renforcement de l’attractivité du territoire national vis-à-vis des entreprises étrangères qui investissent dans les centres de R&D, des menaces majeures continuent de peser sur le dispositif.
Il faut souligner que l’innovation constitue un facteur différenciant majeur pour les entreprises. Au service de leur croissance, elle favorise l’avènement de stratégies de rupture, leur permettant ainsi de gagner des parts de marché lorsqu’elles misent sur la recherche fondamentale. Investissement de long terme, l’innovation est le garant de la pérennité des organisations et de la préservation de leur capital humain.
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