Libye. Les registres carcéraux risquent d’être perdus


Des registres carcéraux et d’autres documents de première importance risquent d’être perdus car certains sites ne sont plus sécurisés et des dossiers ont été détruits ou transférés hors de la Libye, a signalé Amnesty International lundi 29 août.

Des registres carcéraux et d’autres documents de première importance risquent d’être perdus car certains sites ne sont plus sécurisés et des dossiers ont été détruits ou transférés hors de la Libye, a signalé Amnesty International lundi 29 août.

Le Conseil national de transition doit protéger ces éléments de preuve là où ceux-ci se trouvent ou les regrouper dans une réserve centrale afin de garantir leur sauvegarde. Il devrait également engager les personnes ayant emporté des documents de ce type à les rendre aux autorités le plus tôt possible.

« Les registres carcéraux et d’autres éléments matériels pourraient être indispensables à la tenue prochaine de procès pour les crimes commis sous le régime de Mouammar Kadhafi », a déclaré Claudio Cordone, directeur général d’Amnesty International.

« Ils pourraient en outre aider à faire la lumière sur ce qui est advenu des nombreux détenus ayant « disparu » dans les prisons libyennes ces dernières décennies, notamment les milliers de personnes capturées par les forces pro-Kadhafi depuis le début du soulèvement. »

Lorsque des délégués d’Amnesty International se sont rendus à la prison d’Abou Salim le 28 août, ils ont trouvé des documents dispersés sur le sol de la cour de la prison, ainsi qu’à l’intérieur de sacs dans au moins deux pièces.

Parmi les documents retrouvés par terre figuraient : les dossiers de prisonniers détenus pour zandaqa (hérésie), l’« infraction » pour laquelle de nombreux opposants au colonel Kadhafi ont été condamnés ; un document ordonnant l’expulsion d’une Somalienne séropositive ; et le dossier d’un Libyen accusé d’attentats terroristes en Irak.

Les chercheurs d’Amnesty International ont vu des visiteurs lire ces feuilles volantes à la prison d’Abou Salim. Certains emportaient des dossiers avec eux comme « souvenirs », malgré les objections des parents d’un homme tué en juin 1996, lors du massacre de 1 200 personnes dans cette prison. Il n’y avait pas de gardiens et personne ne semblait être aux commandes.

« Les prochains jours vont être cruciaux pour la préservation des éléments trouvés dans les prisons, les camps militaires et même les résidences privées d’anciens dirigeants », a ajouté Claudio Cordone. « Tous les efforts doivent être faits pour les mettre en sécurité, afin que la vérité puisse être établie et que les responsables présumés d’abus soient amenés à rendre des comptes. »

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