Une militante azerbaïdjanaise en faveur des droits humains ayant dénoncé des démolitions illégales de maisons a vu son bureau complètement rasé dans le cadre de ce qu’Amnesty International a qualifié d’« attaque menée en représailles » par les autorités.
Une militante azerbaïdjanaise en faveur des droits humains ayant dénoncé des démolitions illégales de maisons a vu son bureau complètement rasé dans le cadre de ce qu’Amnesty International a qualifié d’« attaque menée en représailles » par les autorités.
Cet immeuble, dont la militante Leyla Younous et son mari sont propriétaires, a été détruit par des bulldozers dans la nuit du 11 août, un jour après qu’elle eut accordé au New York Times un entretien critiquant un projet d’« embellissement » à Bakou, la capitale.
« Leyla Younous est la dernière victime en date de la série d’expulsions et de démolitions auxquelles les autorités procèdent à Bakou sans respecter les normes internationales en la matière », a déclaré Natalia Nozadze, spécialiste de l’Azerbaïdjan à Amnesty International.
« Pire encore, il semble dans le cas présent que Leyla Younous ait été prise pour cible, en représailles contre son travail en faveur des droits humains. »
Plusieurs organisations non gouvernementales locales avaient leur bureau dans l’immeuble détruit.
Celles-ci incluaient l’Institut pour la paix et la démocratie (IPD) de Leyla Younous, la Campagne azerbaïdjanaise pour l’interdiction des mines terrestres et le seul centre d’aide d’urgence aux femmes de la ville.
La démolition de ces locaux a commencé vers 20 heures, sans que Leyla Younous n’en ait été avisée. Elle s’est déroulée en dépit d’une décision de justice interdisant toute tentative de démolition de l’immeuble en question jusqu’au 13 septembre 2011, date prévue pour une audience à ce propos.
Azad Issazadeh, un employé de l’IPD, a déclaré à Amnesty International que des employés du bâtiment ont commencé, sous la supervision de policiers, à détruire l’immeuble sans aucun avertissement alors qu’il se trouvait encore à l’intérieur.
« Nous n’avons pas eu le droit de récupérer quoi que ce soit une fois que les démolisseurs ont commencé à détruire l’immeuble et à déplacer meubles et équipements. La seule chose que j’ai pu sauver était mon ordinateur portable, le reste a été détruit ou confisqué », déclaré Azad Isazadeh.
La procédure d’expulsion et la démolition concernant le bien immobilier des Younous sont les derniers actes d’intimidation en date de la part des autorités azerbaïdjanaises contre ceux qui osent braver la vague d’expulsions forcées qu’elles ont initiée.
« Les autorités doivent immédiatement mettre un terme aux expulsions forcées et à la démolition illégale de biens immobiliers privés, et veiller à ce que les personnes concernées par ces actes illégaux bénéficient de voies de recours satisfaisantes et d’une indemnisation convenable », a déclaré Natalia Nozadze.
Des centaines de résidents auraient perdu leur logement à Bakou ces dernières années dans le cadre d’un programme de « reconstruction », sans avoir été consultés ni avoir reçu d’indemnisation convenable.