Interview METRO
Il semble que vous êtes en passe de prendre la tête du FMI. Quelles seront vos priorités ?
Si je suis désignée, ma première priorité sera de rencontrer les 2500 employés du FMI, ainsi que les 24 membres du conseil d’administration, qui participent pleinement aux prises de décision. Il est très important pour moi de bien connaître les rouages d’une organisation. Car on ne peut pas bien diriger sans avoir une relation forte avec les membres qui la composent, et on ne peut pas arriver avec des solutions toutes faites.
Quelle sera votre politique ?
Le Fonds a deux rôles principaux : la surveillance, et la gestion des crises. Ces deux rôles doivent clairement être réaffirmés et développés. Le Fonds appartient à ses 187 membres, et je voudrais qu’il soit pertinent pour chacun d’entre eux. Pour moi, le FMI est une institution qui doit être au service de ses membres, pas le « méchant gendarme » des pays en difficulté.
Quels sont vos objectifs ?
Mon objectif est de bâtir sur les cinq prochaines années un Fonds qui soit réactif, coopératif, légitime et équitable.
Les missions du FMI sont diverses, mais son objectif premier reste de favoriser la stabilité économique et financière internationale. C’est en effet la condition nécessaire pour le développement économique et la création d’emplois dans tous les pays du monde. Je pense notamment à la situation des jeunes, premières victimes de la crise.
N’est-il pas temps pour un candidat issu des pays en développement ?
Tout le monde doit être en position de pouvoir présenter sa candidature. Je ne suis pas la candidate de l’Europe, je suis une candidate, tout simplement. Le processus d’élection est transparent, ouvert et basé sur le mérite. Je n’ai pas à avoir honte d’être européenne.
Le fait d’être une femme est-il important ?
Une femme à la tête du FMI serait un signal positif. Non pas parce qu’elles sont meilleures dirigeantes, mais parce qu’une institution devient plus riche de sa diversité. Et il faut savoir provoquer un peu plus de diversité de temps en temps, parce que ça ne se fait pas toujours tout seul.
Envisagez-vous de quitter votre poste si la Cour de Justice de la République ouvrait une enquête dans l’affaire Tapie ?
Non. Je n’ai absolument rien à me reprocher dans cette affaire. J’ai toujours agi dans l’intérêt de l’Etat, en parfaite légalité. Je suis confiante quant à l’issue de la procédure.