En amour, la première impression serait finalement la bonne ! C’est en tout cas l’une des révélations de l’enquête menée par OpinionWay pour l’Observatoire Meetic , qui affirme que 69 % des Français suivent leur intuition lorsqu’il s’agit d’amour. Cela leur réussit plutôt puisque près de 80 % d’entre eux reconnaissent qu’elle leur a permis de vivre des moments forts. Et si certains pensent encore qu’étaler ses connaissances ou sa richesse dès le premier rendez-vous peut favoriser l’attirance, ils ont tout faux ! Pour séduire, un simple regard suffit souvent… Des résultats décryptés par la psychanalyste Sophie Cadalen, spécialiste du couple, et Ronan Chastellier, sociologue et maître de conférences à l’Institut d’Études Politiques de Paris.
Hommes et femmes sur la même longueur d’onde
En amour, l’intuition, que l’on conjugue généralement au féminin, se décline aussi au masculin. En effet, hommes et femmes s’accordent pour affirmer qu’ils font confiance à leur intuition dans ce domaine, à respectivement 27 % et 25 %. Et avec succès puisque 69 % d’entre eux estiment qu’elle leur a permis de vivre une belle histoire (26 %) ou, à défaut, de bons moments (53 %).
Pour Sophie Cadalen, ces réponses « remettent en question la fameuse “pulsion” ou animalité qui serait propre aux hommes, ainsi que ledit “instinct féminin”, que les femmes n’ont pas davantage en amour que les hommes… Quant au second résultat, il confirme le premier, puisqu’il n’y aurait pas lieu de se plaindre, pour la majorité, de cet “instinct”. »
Reste que 30 % des Français, hommes et femmes confondus, se méfient de leur intuition amoureuse, ayant peut-être été trahis par elle et ayant besoin de retrouver confiance en eux en matière de séduction. 16 % trouvent en effet leur intuition souvent bien décevante (dont 24 % de célibataires), tandis que 3 % constatent qu’elle les mène généralement à l’échec (dont 9 % des 18-24 ans).
« Pour ces Français, “l’évidence du cœur” doit reposer sur du rationnel seul, comme s’il y avait une angoisse du vertige ou de l’absence de règles en amour. Ceux-là ne s’abandonnent pas facilement, ils ont besoin des “secondes lumières” de la raison pour que des décisions si fondamentales à leurs yeux perdent leur caractère irrationnel. Les jeunes (18-24 ans) estiment que l’instinct les mène souvent à l’échec, peut-être pour avoir abusé de ce mode de décision, ou parce qu’ils font davantage preuve de conservatisme que leurs aînés », souligne Ronan Chastellier.
D’un simple regard…
Le poète Paul Géraldy écrivait : « On aime d’abord par hasard, par jeu, par curiosité, pour avoir dans un regard lu des possibilités. » Une jolie pensée qui s’accorde à celle des Français, qui avouent que la première chose qui les fait craquer chez l’autre, c’est son regard (43 % des femmes et 41 % des hommes).
Pour le reste, les idées reçues perdurent, puisque 30 % de ces dames apprécient une pointe d’humour. Pour les hommes, les qualités physiques restent essentielles à l’attirance qu’ils peuvent éprouver pour une femme : le sourire (33 %) et une silhouette (26 %).
Un résultat qui n’étonne pas Sophie Cadalen : « Le regard vient en tête des déclencheurs : il est au carrefour de nos exigences physiques, de cette “âme” que l’on cherche partout, il est aussi le reflet de nos intelligences, de l’humour qui y pétille ou non. Ensuite les résultats semblent répondre en filigrane aux lieux communs du féminin et du masculin : aux femmes le penchant pour l’humour (du côté de l’esprit), aux hommes le souci de la silhouette (l’apparence plutôt que la tête). »
Peu importe l’argent !
L’âge joue également un rôle-clé dans les éléments déclencheurs de l’attirance, puisque les 60 ans et plus sont 16 % à être séduits par une remarque cultivée, tandis que les 35-49 ans remarquent une attitude générale (24 %) et que les 18-24 ans sont sensibles à l’odeur d’une personne (10 %).
En revanche, inutile de sortir sa carte Visa Premier lors de la première rencontre, l’argent ne fait craquer personne (1 %, sexes et âges confondus).
« Le “Love détecteur” est probablement un mélange de communication non verbale (l’attitude), de détails significatifs (main, chaussures, carte de paiement, etc.) et de sémiotique “intime” (voix, odeur). On peut tenter d’établir une théorie de la signification psychosexuelle avec des chaussures, des lunettes, des cheveux, un sourire, etc. Le goût pour la chaussure serait en fait celui du joli pied, une “jouissance indirecte” (Freud). C’est une sorte de fétichisme où le pouvoir de certains objets est exorbitant, avec un pouvoir communicatif d’envoûtement et des vertus magiques d’ensorcellement. Ainsi la survalorisation de “détails” (pieds, cheveux, regard, sourire…) entre dans une érotique du visible où la partie tient lieu du tout, comme si le joli pied ou la brillance des cheveux avaient le pouvoir de transfigurer toute la personne », analyse Ronan Chastellier.
Savoir précisément ce qui nous repousse… sans comprendre ce qui nous attire…
Certains détails plus ou moins explicables attirent immédiatement une personne vers une autre, comme le décrivent les personnes interrogées. Il peut s’agir d’un regard (« La complicité sur une situation qui s’échange dans le regard », « J’ai croisé un regard qui m’a fait stopper sur place et cela a été réciproque »), d’une flatterie (« Une personne qui me fait des compliments »), d’un sourire et d’un certain charisme, d’une note d’humour (« La demande en mariage directe »), d’un physique agréable ou encore d’un esprit cultivé.
D’autres en revanche, décrits de façon plus précise, sont rédhibitoires. Pour séduire, mieux vaudra donc soigner son look (« Un ventre débordant du pantalon et une braguette ouverte », « Des chaussettes jaune canari »), sa diction (« Les voix de canard ou trop haut perchées »), ses propos (« Une réflexion machiste au restaurant », « Un beau gosse, mais qui a un langage de demeuré »), son hygiène dentaire (« Un sourire sans dents, ce n’est pas terrible, non ? », « Une mauvaise haleine me repousse vivement »), son attitude (« Le regard qui déshabille et le mec qui se croit irrésistible ») et son orthographe (« Le langage SMS repousse dans les mails »).
« Les exemples donnés ici contredisent les résultats sur ce qui fait craquer au premier abord. Les femmes sont en effet elles aussi sensibles à l’apparence (les chaussettes jaunes ou le ventre qui déborde). Elles ne prennent pas forcément le temps de découvrir l’humour qui se cache peut-être derrière le vilain petit canard… Les détails repoussants sont plus précis que ceux qui nous font craquer. Ce qui est logique : on n’a souvent pas de lisibilité sur ce qui nous émeut chez l’autre, tellement, justement, on est troublé ! On sait ce que l’on n’aime pas, sans comprendre pour autant ce qui, à notre insu, nous fascine », conclut Sophie Cadalen.
*Sophie Cadalen est psychanalyste, spécialiste du couple et écrivaine. Elle est notamment l’auteure de “Inventer son couple” (Eyrolles, 2006), “Hommes, femmes : ni Mars, ni Vénus” (Leduc.S Éditions, 2006), “Tout pour plaire et toujours célibataire” (Albin Michel, 2009). Par ses différents romans, essais et pièces de théâtre, elle bat en brèche les idées reçues et la pensée unique autour de l’amour et des relations hommes-femmes aujourd’hui.
*Ronan Chastellier est sociologue, maître de conférences à l’Institut d’Études Politiques de Paris. Il est également l’auteur des livres “Marketing jeune” (Éd. Pearson) et “Tendançologie” (Éd. Eyrolles). Chaque semaine, il écrit la chronique “Tendançologie” de L’Express. En tant que sociologue de la consommation, Ronan Chastellier travaille aussi bien sur la “sociologie amoureuse” que sur les “déterminants de la réussite” ou encore le “travail contemporain”.
Ronan Chastellier donne chaque mois des conférences en France et à l’étranger sur des thèmes de tendance et de consommation.
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