Nos maisons et leur environnement immédiat peuvent être une source considérable de production énergétique alors que tout semble fait pour freiner cette capacité de production. Aucune étude sérieuse n’est entreprise pour poser et résoudre une question simple: « Et si chacune de nos maisons, chacune de nos toitures, chacun de nos jardins produisaient de l’électricité? ».
Les sources énergétiques des maisons et de leur environnement sont considérables
Nos maisons et nos jardins, notre environnement champêtre peuvent être en effet une source considérable de production énergétique :
– production d’électricité photovoltaïque individualisée en généralisant l’équipement des toitures, notamment en rendant obligatoire l’équipement d’un certain nombre de mètres carrés à l’occasion de chaque nouveau permis de construire, construction ou rénovations (plus de 350 000/an) , notamment de couverture avec développement des possibilités de stockages individuels et semi-collectif de l’électricité plutôt que le système complexe du rachat-revente actuel;
– développement d’unités de production d’électricité photovoltaïque mutualisée et surtout de stockage collectif de l’énergie par batteries au niveau des hameaux et villages, comme cela se fait… en Afrique (et surtout actuellement par les « gaziers »);
– production d’électricité éolienne par des équipements individuels encouragée et non dissuadée comme c’est le cas actuellement (EDF n’est pratiquement jamais obligée de racheter le courant comme c’est le cas pour l’électricité photovoltaïque), dans le respect des sites et des contraintes (éventuelles) de voisinage;
– remise en services de toutes les installation hydrauliques de production d’électricité sur nos cours d’eau, c’est-à-dire équipement des dizaines de milliers de petits barrages aujourd’hui abandonnés, qui fournissaient de l’énergie depuis des siècles et même pour certains de l’électricité au début de XXe siècle, alimentant les villages et petites unités industrielles à proximité, mais aussi recherche de tous les sites anciennement utilisés aux fin de mouture du blé ou de l’huile – Le droit de l’eau rend pratiquement impossible aujourd’hui cette exploitation (il faut justifier que le site était exploité avant… 1789!);
– développement de la production de gaz à partir de la bio-masse, au niveau de toutes les exploitations agricoles, ou au niveau des hameaux et villages par tri et collecte des déchets le permettant.
L’État freine systématiquement la production énergétique individualisée
Au lieu de cela, l’État (ou les collectivités locales) freine systématiquement (ou n’encourage que très mollement) la production électrique au niveau des particuliers:
– baisse des incitations à l’installation de panneaux photovoltaïques (baisse effective et annoncée progressive) et du subventionnement indirect des installations par le tarif de rachat (ne parlons pas du peu d’enthousiasme (sic) d’ERDF à raccorder les installations…);
– entrave à l’installation des panneaux (photovoltaïques mais aussi thermiques) au prétexte du « respect des sites » (sic);
– limitation aux ZDE (zones de développement éolien) de l’obligation de rachat de l’électricité d’origine éolienne par EDF (en clair aux seules zones ou sont implantées de éoliennes géantes);
– quasi impossibilité de remettre en fonction les unités hydro-électriques existantes (certaines pourraient repartir quasiment du jour au lendemain) et absence d’identification et de recensement des sites ayant été autrefois équipés ou pouvant l’être à très court terme;
– aucune disposition en faveur de la biomasse au niveau individuel ou semi-collectif.
– inexploitation des sources d’eaux chaudes pourtant très nombreuses dans certaines régions.
Un véritable plan énergétique permettrait assurément une production énergétique très significative et pas dans… 40 ans. Aucune étude sérieuse n’a été lancée sur le sujet.
Si l’on avait « mauvais esprit » on pourrait se demander si tout n’est pas fait au contraire pour…
– favoriser les grands systèmes de production énergétique;
– freiner la concurrence envers les grandes entreprises de production et de distribution d’énergie;
– limiter l’autonomie énergétique des foyers…
Pour un véritable plan énergétique individuel
J’appelle à une véritable étude sur les potentialités de production énergétique de l’habitat individuel et de son environnement proche, et à la prise de mesures énergiques, d’abord au niveau des constructions neuves, puis de la rénovation des toitures. Une fois le potentiel énergétique identifié et quantifié, il suffirait d’un véritable plan d’investissement de l’État mis en œuvre de façon comparable à celui qui conduirait demain à construire de nouvelles centrales ou de nouveaux équipements producteurs d’énergie.
L’État a lourdement investi hier dans le nucléaire. Pourquoi n’investirait-il pas aujourd’hui dans la production énergétique individuelle?
Christian PESSEY
Fondateur du site www.maisonbrico.com / Expert à la radio