Une exposition sensorielle itinérante pour lutter contre les addictions aux substances psychoactives


Dans le cadre du plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les toxicomanies 2008-2011, le secrétariat général du ministère de la Culture et de la Communication en partenariat avec la MILDT (Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie), a développé, avec le collectif Cochenko, une nouvelle approche de prévention des addictions. Une exposition sensorielle, le Chantier Créatif de Prévention Partagée (CCPP), questionne les thématiques liées habituellement à l’usage de substances addictives : modification de la perception et risques engendrés par la répétition.

Une action pensée par et pour des étudiants Le projet s’adresse aux étudiants de filières artistiques et d’architecture sous tutelle du ministère de la Culture et de la Communication. Face au constat que des publics instruits se pensent avertis et éloignés de l’image d’usagers de drogues, il a paru nécessaire d’ajuster les messages de prévention et leur cheminement pour sensibiliser les étudiants du supérieur.

Pensée dans le cadre d’un concours auquel ont participé des étudiants en architecture, cette exposition est un moyen de toucher un public étudiant par le biais d’un outil créatif conçu par des pairs. Dès le démarrage du projet, un site internet et un groupe facebook ont permis de recueillir des propositions sur le titre du projet (déclinaison du sigle CCPP) et de compiler ses avancées. Puis un concours de création a été lancé dans les différentes écoles sous tutelle du ministère de la Culture et de la Communication. Les lauréats ont été accompagnés par l’équipe CCPP-Cochenko réunissant des professionnels et des étudiants afin de réaliser l’installation sensorielle définitive.

Une expérience sensorielle singulière

L’exposition est développée au sein d’un container dans lequel le visiteur va vivre une expérience atypique. La boite intrigue et fascine et “il faut essayer pour voir”… Le parcours, individuel, est variable en fonction de chacun car une installation dans un “boyau” Butong (béton translucide innovant), s’adapte au rythme de chacun et, à l’aide de capteurs de présence, fait varier la durée et la variation sonore et lumineuse. L’exposition est organisée en trois espaces. Un premier espace, mêlant plaisir et banalisation, participe à l’identification inconsciente du public. Une découpe du boyau invite à s’arrêter et à se détendre entouré d’une lumière chaude et de sons agréables. Au centre de l’installation, le boyau se rétrécit dans un second espace mettant en scène les dangers de la répétition et où le visiteur perd sa liberté de mouvement, de réaction et ses repères. Pris dans une spirale dont il doit s’échapper, il s’échappe alors dans un dernier espace de “saturation”, vers le réveil, où il prend conscience de la nécessité d’agir sur le monde réel, d’être réveillé et réactif.

Cet espace de culture sensible doit transmettre, par l’articulation de son architecture et de l’installation sonore et visuelle, l’impression de mal-être auquel conduit toute forme d’addiction, et en particulier la toxicomanie malgré une première phase de plaisir. L’objectif est ainsi d’expérimenter les thématiques liées habituellement à l’usage des drogues afin de provoquer une réaction du public concerné et de l’amener à remettre en questions ses pratiques et à agir sur le “monde réel”.

Une exposition itinérante

L’installation sera exposée dans un premier temps sur les sites d’Écoles Supérieures sous tutelle du ministère de la Culture et de la Communication. Puis elle sera présentée lors de rassemblements associatifs ou dans des lieux sollicitant l’installation, chaque lieu lui offrant une évolution propre, avec ses écarts de langage et sa reconnaissance. La première étape aura lieu à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris Belleville (ENSAPB).

Du 30 mars au 8 avril 2011
Parvis de l’ENSAPB
60 Bd de la Villette / 75019 Paris
Ouvert de 11h à 16h

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