Le tribunal administratif de Strasbourg a rejeté le 9 mars la demande de fermeture immédiate de la centrale de Fessenheim formulée par l’Association trinationale de protection nucléaire (ATPN), qui regroupe des collectivités, des associations et des particuliers de Suisse, d’Allemagne et de France.
Fessenheim, après 33 ans d’exploitation, est la plus ancienne et la plus vétuste centrale nucléaire française. Ses rejets sont au-delà des seuils autorisés par la loi sur l’eau. Les alertes de sûreté se multiplient. L’exploitant lui-même, EDF, reconnaît des défaillances concernant la sécurité des réacteurs. Il est avéré que la centrale pourrait générer une catastrophe en cas d’événement sismique.
Le juge administratif de première instance n’a pas été convaincu que seule la fermeture permettrait d’éviter ces risques; espérons qu’il n’en sera pas de même en appel. Cette procédure est en tout cas exemplaire du manque de transparence sur l’énergie nucléaire et de l’influence de ses thuriféraires, en dépit du bon sens.
Avec l’ATPN, le réseau Sortir du nucléaire et bon nombre d’autres acteurs, nous réclamons la fermeture de la centrale de Fessenheim, seule façon d’éviter un drame.
La centrale, ces dernières années, a connu de longues et nombreuses périodes d’arrêt qui montrent bien à quel point l’Alsace et les régions voisines peuvent s’en passer ! Mais la fermeture définitive de Fessenheim serait aussi l’occasion de faire converger emploi et environnement et de marquer une volonté de reconversion écologique de l’économie en inaugurant une véritable filière du démantèlement de centrales, génératrice d’emplois qualifiés et non délocalisables, porteuse de savoir-faire prometteurs et exportables.
Djamila Sonzogni,
Porte-parole