Éolien offshore : l’annonce en demi-teinte qui cache les reculs majeurs du gouvernement


L’appel d’offres sur l’éolien offshore a été lancé le 25 janvier 2011. Au bout d’un an d’attente interminable, le projet est finalement bien modeste : 3 000 MW prévus au lieu des 6 000 MW annoncés dans le cadre du Grenelle. Le tout dans un contexte global d’entraves au développement des énergies renouvelables.

Le gouvernement a beau affirmer que l’appel d’offres lancé ce mardi 25 janvier pour la construction d’éoliennes en mer est ambitieux (puissance totale de 3 000 MW), les industriels et les écologistes ne s’y trompent pas.

Étant donnés les reculs pour les autres énergies renouvelables, ce chiffre ne permettra pas d’atteindre l’objectif d’installation de 6 000 MW d’ici 2020. L’annonce de Nicolas Sarkozy ne doit pas cacher les attaques incessantes du gouvernement contre les énergies renouvelables, son obsession nucléaire et sa nouvelle passion pour les gaz schistes.

Le développement des énergies renouvelables est constamment freiné par des décisions incompréhensibles du gouvernement. Le 6 décembre, par décret, le gouvernement imposait un moratoire sur le photovoltaïque. Cette décision s’est ajoutée aux freins réglementaires qui empêchent le développement de l’éolien terrestre, ainsi que l’absence d’avancées significatives dans les domaines de la biomasse et de la géothermie. De l’autre côté les investissement massifs dans le nucléaire continuent. On parle déjà de deux réacteurs EPR supplémentaires alors que le premier, ainsi que celui en Finlande, connaissent des retards et des coûts imprévus exorbitants. Pire encore, plus récemment, le gouvernement a autorisé dans plusieurs régions la prospection pour l’extraction des gaz schistes, énergie fossile extrêmement polluante et destructrice des espaces naturels.

Le développement d’éoliennes en mer est nécessaire pour combattre le changement climatique, créer des emplois verts non-délocalisables et assurer une indépendance énergétique durable. L’éolien offshore pourrait créer près de 150 000 nouveau emplois en Europe d’ici 2020 tout en aidant la France à atteindre les objectifs du Grenelle de l’environnent et du paquet énergie-climat européen en matière de production d’énergie renouvelable. Cette option fait partie des alternatives aux énergies fossiles et à l’énergie nucléaire.

Europe écologie – Les Verts demande de redoubler d’efforts et de revenir sur tous les reculs qui mettent des bâtons dans les roues du développement des énergies renouvelables. Nous réclamons l’abrogation du moratoire sur le photovoltaïque, une réglementation plus souple pour l’éolien terrestre et un doublement des objectifs pour l’éolien en mer. Également, il est urgent d’engager une politique d’efficacité énergétique digne d’un pays européen et de sortir, progressivement de la folie nucléaire. L’arrêt immédiat des prospections des gaz schistes est également une nécessité pressante.

Non au NIMBY : des associations locales se sont prononcées contre les projets d’éoliennes terrestres et offshore. Ces organisations se servent la plupart du temps d’arguments écologistes pour défendre des intérêts privés. Ne nous laissons pas aveugler par leurs pressions. Oui, toute nouvelle installation doit être en accord avec les impératifs de protection de la biodiversité. Mais le développement des énergies renouvelables doit se faire d’abord avec les associations reconnues au niveau national et qui œuvrent dans l’intérêt général. Nous rappelons enfin que selon les récentes statistiques les autoroutes et les lignes à très haute tension sont largement en tête des causes de mortalité des espèces animales.

Europe Ecologie / Les Verts

Attachée de presse:
Marjorie Delmond
01 53 19 53 15

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