Le Mardi 21 Décembre 2010, le Label Diversité a été remis à SFR par le Ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux. La direction avait invité les organisations syndicales à cette remise.
Le label Diversité est le témoignage de l’engagement des entreprises en matière de prévention des discriminations, d’égalité des chances et de promotion de la diversité dans le cadre de la gestion des ressources humaines. Son champ s’étend tout autant sur la diversité des origines que sur l’égalité professionnelle hommes femmes, que sur le maintien de l’emploi des Séniors tout comme celui des travailleurs handicapés. Bref, reconnaître la diversité dans son ensemble et lutter contre toute forme de discrimination.
Est-il besoin de rappeler que SFR est loin d’être un modèle du genre sur tous ces thèmes ?
Concernant l’égalité professionnelle, nous allons seulement aborder les négociations d’un nouvel accord en janvier 2011, alors que le précédent de 2005 était vide de sens et d’ambition. Un rapport accablant sur le sujet a été fourni par l’expert Sextant du CCE sur l’année 2008. Les différences de traitement entre les hommes et les femmes chez SFR y sont soulignées, réelles et importantes, tant sur l’évolution de carrière que sur les salaires à qualification égale.
Faut-il également rappeler sur les séniors, la direction de SFR faute d’accord avec les organisations syndicales s’est contentée d’un plan d’action. Aucune ambition affichée pour le maintien de l’emploi de nos séniors (55 ans selon la loi, mais dans la pratique 45 ans chez SFR…), et comment pouvait-il en être autrement lorsqu’on sait que lors du dernier Plan de Départ Volontaire « désigné », c’est particulièrement cette population qui a été ciblée pour aller voir ailleurs !
Nous pouvons également parler de l’accord sur les travailleurs handicapés, que la CGT a refusé de signer, car au-delà de quelques mesures intéressantes mais néanmoins marginales, nous déplorons le manque d’ambition de cet accord. SFR se limite à un objectif de 1,2 % de travailleurs handicapés au sein de l’entreprise et se donne 3 ans pour les atteindre, alors que la loi impose 6 %. Aujourd’hui, trop peu de travailleurs handicapés restent chez SFR, tous préfèrent souvent quitter le navire au vu du peu de possibilité d’évolution que l’entreprise leur offre (la majorité se trouvent dans les services clients).
La loi prévoit tous les moyens nécessaires pour que la diversité soit une réalité. Pourquoi inventer un nouveau label ? Nous comprenons que le gouvernement ne se donne pas les moyens de lutter contre les discriminations. Il est plus facile d’afficher des ambitions que de se donner les moyens de ces ambitions. La politique anti-salariale de notre gouvernement s’affiche encore une fois. Nous en voyons pour confirmation que ce label soit attribué à SFR.
Nous, salariés de SFR, connaissons la réalité de notre entreprise. Le mépris qu’elle affiche à l’égard de ses employés depuis des années ne saurait se solder à l’aune d’un label mal ficelé. Quand l’unique objectif reste d’engraisser les actionnaires, nous ne saurions nous associer à une opération qui va permettre à nos employeurs de briller sous les feux de la rampe, de leurrer le public et nos clients à travers les prévisibles opérations de communication qui suivront la remise de ce label.
SFR s’est vu remettre ce label par un responsable politique condamné le 4 juin 2010 pour « injure raciale non publique ». Sans s’étendre sur la portée de ce jugement, il en reste que la remise d’un label visant à promouvoir la diversité par le Ministre de l’intérieur est assez symptomatique de la valeur de ce label. Notre ministre semble avoir des valeurs personnelles qui sont, selon nous, fort éloignées de celles qu’un ministre de la république devrait porter.
La CGT ne cautionne pas ces pseudos labels d’auto-promotion et n’a donc pas participé à cette mascarade.
