Une assurance de loyers impayés qui couvre tous types de revenus jusqu’à 50% de taux d’effort, garantit plusieurs années d’impayés et tout cela à un coup modique : trop beau pour être vrai ?
Peu d’assureurs y croient et sa mise en place en début d’année est passée inaperçue auprès du grand public. Quelques explications à l’échec de ce dispositif pourtant prometteur.
Le secrétaire d’État au Logement Benoist Apparu a fait un point le 7 décembre devant le congrès de la FNAIM : la GRL « ne marche pas ». Seuls 60 000 contrats GRL ont été souscrits depuis le début de l’année 2010 alors que l’État et Action-Logement en espéraient 400 000. Pourquoi un tel désaveu ? Deux explications peuvent être invoquées.
Des assureurs peu convaincus
Seuls trois assureurs proposent l’assurance GRL, les autres ayant été découragés par ses critères d’éligibilité très larges : le taux d’effort peut atteindre 50% et des ménages en situation financière précaire peuvent aussi y prétendre. Le risque d’impayé est très élevé et le faible coût de l’assurance ne le finance pas suffisamment. Cet état de fait est résumé par Jean Perrin, président de l’Union Nationale de la Propriété Immobilière (UNPI) : « Le système de la GRL est voué à l’échec et va exploser en vol car les primes couvriront seulement 40% des sinistres envisagés ». Le manque d’enthousiasme des assureurs explique donc aisément le faible développement du dispositif.
Un dispositif méconnu
Le second et principal facteur de cet échec est la méconnaissance de l’assurance GRL parmi le grand public. Une campagne de publicité a pourtant accompagné le lancement du dispositif : pages dans la presse écrite (dont un exemple illustre cet article), spots radio, campagne internet… Mais ces initiatives n’ont pas marqué le public, qui ignore bien souvent cette alternative à la caution, d’autant que les assureurs n’ont rien fait pour promouvoir ce contrat jugé trop coûteux et dangereux pour eux.
« Une décision devra être prise à son sujet avant la fin de l’année », a annoncé Benoist Apparu. L’initiative la plus simple et la plus efficace pour sauver la GRL et assurer sa pérennité serait d’en durcir les conditions d’accès, c’est-à-dire d’abaisser le taux d’effort maximum à un niveau plus raisonnable que les 50% actuels. Les assureurs seraient alors plus motivés pour proposer cette assurance, et en assureraient probablement une promotion plus efficace.
Ainsi, les propriétaires souhaitant louer leur logement à des ménages présentant un taux d’effort supérieur à 35% doivent le faire rapidement pour pouvoir souscrire une assurance GRL, car il est fort probable que ce ne sera plus possible dans très peu de temps.