On peut faire beaucoup d’observations sur ce remaniement mais rien qui n’indique le moindre changement de cap en faveur du social ou de l’écologie.
Il s’agit d’un gouvernement resserré sur le plan politique. Les poids lourds de l’UMP (surtout la branche RPR) sont là : Maintien de Fillon, d’Alliot Marie, de Baroin, retour de Juppé…Le centre est pratiquement exclu avec notamment le départ de Borloo, mais c’est sans doute plus le résultat d’une mauvaise gestion des ressources humaines que l’expression d’un choix politique.
On peut noter la fin de l’ouverture, avec le départ attendu mais néanmoins important de Bernard Kouchner. On constate beaucoup beaucoup moins de diversité, et pas grand chose pour la parité homme femme. Donc un gouvernement politiquement resserré à droite pour un Nicolas Sarkozy affaibli.
Mais les millions de manifestants contre la réforme des retraites et pour plus de justice sociale n’ont évidemment rien à attendre de ce nouveau gouvernement. Que penser de la nomination de Nathalie Kosciusko-Moriset au ministère de l’écologie ? Il est difficile d’y voir une bonne nouvelle. Non pas que les convictions ou les compétences de la ministre soient en cause. On se souvient de son cri du coeur, en 2008, lorsqu’elle dénonçait un « concours de lâcheté » au sein du gouvernement sur les OGM. On se souvient aussi des excuses publiques formulées illico à la demande du premier ministre. Mais son ministère perd l’énergie qui va à Bercy. Et Nathalie Kosciusko-Moriset n’est plus ministre d’état comme l’était son prédécesseur. On est loin du vice premier ministre à l’écologie que réclamait Nicolas Hulot en 2007. Il est à craindre que les arbitrages gouvernementaux soient encore plus rarement en faveur de l’écologie.
Jean Louis Roumegas