Ce drame suscite une émotion légitime car cet évènement rarissime est le premier de ce type en Europe du sud-ouest depuis de très nombreuses décennies.
L’enquête encore en cours, impliquant de nombreux spécialistes, dont biologiste et éthologue, permettra peut-être de démêler les circonstances de cette attaque. Il est en effet important de pouvoir déterminer dans la mesure du possible les raisons du comportement de l’ours impliqué, afin d’améliorer les mesures de prévention.
En tout état de cause, les autorités italiennes ont prévu d’établir l’identité de l’ours responsable afin de procéder à son élimination. En France, le protocole « ours à problèmes » prévoit également le retrait de tout spécimen s’avérant excessivement dangereux et pouvant présenter un risque mortel.
La population d’ours du Trentin s’élève à une centaine d’individus. Les attaques mortelles du plantigrade dans le monde restent des évènements exceptionnels et aléatoires, pas automatiquement liées au nombre d’ours ou à la densité humaine, mais dépendant de nombreux paramètres, dont l’individu mis en cause, les circonstances de la rencontre rapprochée, le comportement humain, etc.
Les mesures de prévention, passant par l’information du public par les autorités, sont indispensables pour minimiser le risque d’accident. Notamment le bon comportement à adopter en cas de rencontre rapprochée : une simple charge d’intimidation pouvant mal se terminer en cas de réaction inadéquate. Ces mesures sont connues de longue date par la population des régions européennes où l’ours a toujours été présent et « fait partie du paysage » : Abruzzes en Italie, Cantabriques espagnoles, Slovénie…
Rappelons pour finir que le risque d’accident présenté par l’ours, bien que très médiatisé, n’est pas plus élevé, voire même inférieur à celui présenté par d’autres grands mammifères sauvages et domestiques. Pour exemple, un chasseur a été tué par un cerf en France, l’hiver dernier, d’autres cas existent concernant le sanglier. Et, en moyenne, deux randonneurs par an sont envoyés à l’hôpital par des attaques de bovins domestiques en estive, sur le versant français des Pyrénées, l’un d’eux a même été tué il y a quelques années. Dans ces cas similaires, et pour tout risque présenté lors des activités en milieu naturel, une réelle stratégie de prévention par la formation des pratiquants de la montagne apparaît un prérequis incontournable.
Une étude scientifique avait en particulier relevé le risque auquel sont exposées les personnes qui courent : « Les personnes qui affirment leur présence par des bruits ont tendance à être moins vulnérables, car elles alertent les ours de leur présence. Dans les confrontations directes, les personnes qui courent sont statistiquement plus susceptibles d’être attaquées que celles qui tiennent bon. « (Herrero, Stepehen (1985).
Attaques d’ours : leurs causes et leur évitement . Edmonton : Hurtig Publishers Ltd. ).