Connaître et comprendre les changements de l’océan est essentiel pour prévoir ses interactions avec le système Terre, les effets des activités humaines sur l’océan et les conséquences de ces changements sur notre société. L’observation des océans, de la surface jusqu’aux grands fonds marins et depuis l’espace, nécessite la mobilisation de nombreuses compétences scientifiques et technologiques et d’infrastructures de recherche nationales et internationales : flottes océanographiques, satellites, bouées fixes et dérivantes, observatoires fixes et mobiles, numériques. Pour y parvenir, l’association POGO (Partnership for Observation of the Global Ocean), qui réunit les grandes institutions mondiales dans les domaines de l’océanographie et des technologies océaniques, encourage la collaboration internationale pour l’observation de l’océan mondial.
« Notre ambition est d’établir, d’ici 2030, un système global d’observation des océans, durable et de pointe, en renforçant les collaborations internationales. L’association POGO permet aux institutions membres d’identifier les besoins pour « prendre le pouls de l’océan mondial » et de prioriser les innovations qui y répondent, notamment en collectant les données qui alimenteront de futurs jumeaux numériques afin de modéliser l’état de l’océan et de prévoir son évolution. » explique Sophie Seeyave, présidente-directrice générale de POGO.
Chaque année, les dirigeants des 55 institutions membres de POGO se réunissent afin d’identifier les avancées au sein de la communauté scientifique et de définir les priorités pour soutenir l’observation de l’océan, autour des trois piliers de l’association :
- Porter l’innovation et le développement de technologies émergentes pour permettre l’acquisition de paramètres cruciaux pour l’observation ;
- Identifier et développer les capacités et les compétences mondiales et former de nouvelles générations de scientifiques, d’experts techniques et de dirigeants ;
- Travailler avec les gouvernements, les fondations, la société civile et les entreprises pour défendre et promouvoir l’importance de l’observation et de la gestion durable de l’océan.
« La France participe activement aux efforts internationaux qui encouragent une observation collective de l’océan global, du côtier au large et des grands fonds à la surface. L’Ifremer et ses partenaires publics et privés sont très actifs dans le développement d’innovations technologiques pour l’observation et pour la création de jumeaux numériques de l’océan. Ces objectifs sont au cœur de la décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques 2021-2030 et de la future conférence des Nations Unies sur les océans, qui se tiendra en France, en juin 2025, sous l’égide des gouvernements du Costa Rica et de la France, » détaille François Houllier, président-directeur général de l’Ifremer.
Après une précédente édition à Brest en 2004, l’Ifremer (membre fondateur de l’association) accueille à nouveau POGO pour sa 24ème réunion annuelle, qui se tiendra à La Seyne-sur-Mer du 23 au 26 janvier. En complément des recommandations et des bonnes pratiques émises à l’issue de la réunion, cet événement constitue également un temps d’échange privilégié entre les dirigeants et dirigeantes d’institutions scientifiques et leurs partenaires, afin d’encourager le transfert des connaissances et des technologies vers la société civile et les entreprises.
Lors de cette édition, une session particulière sera consacrée à l’expertise française dans le domaine de l’océanographie et de l’observation de l’océan. Elle présentera :
- le développement à l’horizon 2030 du French Ocean Observing System
(Fr-OOS), une grande infrastructure de recherche consacrée à la coordination des infrastructures françaises d’observation de l’océan ; - les projets phare d’observation de l’océan côtier et du littoral, pour mieux comprendre et protéger ces zones en contact constant avec les activités humaines ;
- le Laboratoire Sous-marin Provence Méditerranée, une infrastructure sous-marine installée par 2450 mètres de profondeur destinée à l’étude de l’environnement marin et qui accueille un télescope à neutrinos du CNRS ;
- la gestion, l’analyse et la diffusion des données scientifiques à travers l’infrastructure de recherche Data Terra, consacré à l’observation de la Terre, de ses compartiments (dont l’océan) et de leurs interactions.