Des projets immobiliers rangés dans les cartons
Depuis le mois de juillet, les professionnels du crédit observent plusieurs phénomènes : une remontée des taux qui s’est fortement accélérée (+0,36% entre juin et août sur les maturités de prêt les plus longues 20 et 25 ans) conjuguée à un taux d’usure figé à 2,57% (assurance emprunteur incluse) encore jusqu’au 1er octobre prochain.
Cette situation a pour conséquence de freiner drastiquement la production de crédit immobilier. Pour rappel, ce sont 42% des dossiers présentés par CAFPI à ses partenaires bancaires depuis le 1er juillet qui ont été rejetés, le plus souvent en raison du taux d’usure.
Ainsi, des dizaines de milliers de Français parfaitement solvables se voient empêchés d’emprunter à des taux pourtant inférieurs de 4 points à l’inflation, et se trouvent contraints d’attendre que le taux d’usure s’ajuste pour pouvoir de nouveau emprunter, à des taux qui seront alors bien supérieurs. Ceux qui ne sont pas encore propriétaires subissent dans l’intervalle des indexations de loyers pouvant aller jusqu’à 3,5%.
« L’idée que des candidats acquéreurs solvables soient empêchés d’avancer dans leur vie m’était insupportable. J’ai donc eu l’idée de créer un site dédié qui leur permettrait d’explorer les solutions alternatives pour financer leurs projets ou, à défaut, d’interpeller les pouvoirs publics, notamment leurs députés, en partageant leur témoignage », explique Olivier Lendrevie, président de CAFPI.
Un site dédié aux emprunteurs déçus
Le premier objectif de ce site est d’informer les emprunteurs ayant essuyé un premier refus quant aux solutions qui peuvent permettre de représenter son dossier avec succès : délégation d’assurance-emprunteur, raccourcissement du plan de financement ou encore opter pour une formule à taux révisable ou à taux mixte…
Donner la parole aux emprunteurs en leur permettant d’interpeller les pouvoirs publics
Ce site permet également de donner enfin la parole aux candidats emprunteurs, qui sont les premiers touchés par l’inadéquation du taux d’usure à la réalité du terrain.
« Ce sont les premières victimes de ce gel progressif du crédit que nous observons et nous ne les entendons pas. Ils sont pourtant des dizaines de milliers à devoir faire une croix sur leurs projets de vie », ajoute Olivier Lendrevie.
Chaque candidat emprunteur déçu peut en quelques clics sur le site « refus de prêt » alerter son député, la Banque de France et UFC Que Choisir sur sa situation. Les informations collectées respectent évidemment toutes les règles de protection des données et de confidentialité en vigueur.
« Pour les emprunteurs déçus, il n’existe aucune plateforme qui leur permette de faire remonter les difficultés qu’ils traversent pour trouver un financement. Ce site sera leur porte-voix et leur permettra d’interpeller les pouvoirs publics », souligne Olivier Lendrevie.
Le lien du site « refus de prêt » : https://refusdepret.fr/