- 55% des TPE-PME françaises sont désormais raccordées à la fibre optique
- 59% des TPE-PME non équipées envisagent de s’y raccorder dont 76% d’entre elles dans les 3 ans
- 43% envisagent un changement d’opérateur en cas de migration vers la fibre
Réalisé par l’IFOP, ce baromètre permet un suivi précis des paramètres clés depuis 2019 et s’appuie sur une enquête réalisée auprès d’un large échantillon (800 dirigeants d’entreprises françaises privées et publiques de 1 à 249 salariés interrogés au cours du mois de mars 2022).
L’édition 2022 met en évidence les dynamiques de croissance et l’accélération de la numérisation des entreprises. Elle souligne en revanche le retard des TPE-PME françaises sur le sujet et l’effort de pédagogie et d’accompagnement dont doit faire preuve l’ensemble des acteurs du marché. Si ceux-ci s’attendent à un bouleversement majeur du secteur dans les prochaines années avec notamment l’extinction du cuivre, ils en appellent au Gouvernement et au régulateur pour soutenir la numérisation des entreprises. Il en va de la compétitivité de l’économie française.
Plus d’une entreprise (> un salarié) sur deux est raccordée à la fibre optique
« La fibre en entreprise a connu un impressionnant décollage avec une augmentation de près de 50% en un an » se réjouit Philippe Le Grand, président d’InfraNum.
Depuis 2019, la progression des raccordements fibre des entreprises est en effet spectaculaire, passant de 23% à 55% en trois ans. Deux paramètres entrent significativement en compte dans cette numérisation :
- La situation géographique : si le raccordement est majoritaire pour les sociétés situées dans des communes urbaines de province (59%) ou l’agglomération parisienne (70%), les entreprises en zones rurales sont encore moins d’une sur deux à être équipée de la fibre (36%).
- La taille de l’établissement : 49% des sociétés de 1 à 5 salariés sont raccordées contre 88% de celles comptant plus de 250 collaborateurs. Et la proportion croît de façon linéaire avec le nombre de salariés.
Un territoire de conquête pour les opérateurs télécoms
Les PME non connectées ou qui réfléchissent à migrer vers une offre fibre représentent une opportunité commerciale importante pour les opérateurs de services télécoms.
« Alors que seulement 10% des entreprises envisagent de remettre en concurrence leur opérateur internet dans l’absolu, ce taux monte à 43% dans la perspective du passage vers la fibre depuis une offre cuivre. Le marché des télécoms aux entreprises devient captif : tout se jouera d’ici les prochaines années » explique Denis Tessier, directeur marketing de Covage.
En outre, plus d’une entreprise sur deux envisagent de s’équiper en fibre (59%) et, parmi elles, 76% dans les 3 prochaines années.
Quels critères pour le choix d’une offre fibre ?
Les entreprises optent majoritairement, et de plus en plus depuis 3 ans, pour une offre dédiée aux entreprises avec garantie de temps de rétablissement. Elles sont aujourd’hui 88% dans ce cas (74% en 2019).
« Les entreprises, y compris les TPE, plébiscitent massivement les offres qui leurs sont dédiées, il est intéressant de noter qu’à l’inverse de nombreux marchés, l’attractivité tarifaire n’est pas le critère jugé le plus important : il arrive même dans les dernières positions » explique François Legrand, chef de groupe à l’IFOP.
Les entreprises privilégient ainsi nettement la qualité et la fiabilité du service (rapidité de réparation en cas de panne, débit, fiabilité, accessibilité, …) car « confier son patrimoine numérique est très anxiogène pour les entreprises d’où les très fortes attentes en matière de la qualité de service » justifie Cédric Girault, directeur général adjoint de l’opérateur Voip Telecom.
Si les usages sont sensiblement les mêmes depuis le début du baromètre en 2019 (notamment le transfert de fichiers volumineux pour près de 70% d’entre eux), les intervenants reconnaissent unanimement l’effet accélérateur de la crise Covid avec de nouveaux besoins liés aux outils ou logiciels métiers en mode SaaS (56%, + 5%), la voix sur IP (41%), la migration des infrastructures dans le cloud (38%) et même, un autre sujet montant : le SD Wan. « Concrètement la visioconférence relève désormais de notre quotidien, signer des contrats en ligne ne nous étonne plus, sans parler des plateformes numériques RH qui sont de plus en plus utilisées » complète Nicolas Aubé, président de Céleste.
« L’appétence vient et viendra avant tout par les usages concrets que le chef d’entreprise pourra appliquer dans son organisation, que ce soit sur sa production, sa chaîne logistique ou autre. Afin d’accélérer la numérisation de nos entreprises, dont le retard français coûte 0,2 point de croissance par an, il faut valoriser le bénéfice de la numérisation pour chacun en parlant usages » défend Maxence Demerlé, directrice du numérique au MEDEF.
La commission opérateurs de services entreprise d’InfraNum, chargée d’accélérer la transformation numérique des entreprises, a bien reçu le message et Bertrand Lebarbier, son président entend plaider un soutien quant à cet effort pédagogique auprès du Gouvernement et de l’Arcep. « Dans un marché dont le niveau de concurrence peut être encore jugé insatisfaisant, tous les acteurs concernés doivent contribuer à lever les freins à la migration fibre des entreprises. Ceux-ci vont de la conviction de l’intérêt d’un tel projet pour chacune, à l’appréhension de son impact coût, la compréhension des offres des opérateurs, à la façon de le mettre en œuvre » résume celui-ci.
Résultats du baromètre à télécharger ici : https://www.ifop.com/publication/barometre-annuel-de-la-fibre-en-entreprise/