Dans l’espace public, une pratique sportive de plus en plus encouragée
Les mobilités actives, comme le vélo ou la marche à pied, s’accommodent très bien du paysage urbain et les aménagements possibles ont déjà fait l’objet de nombreuses publications : les pistes cyclables aménagées lors de la crise sanitaire dans les grandes villes et pérennisées depuis, en sont un exemple concret. D’autres pratiques sportives ne sont possibles que dans l’espace urbain, soit de façon spontanée (à l’instar du skate, du yoga ou du fitness), soit encouragées par les collectivités grâce à des aménagements dédiés : on peut citer les parcours-santé sur les Chemins de la Forme à Biarritz ; les friches converties en terrains multisports avec le dispositif Paris, terrain de jeux, etc…
Dans les bâtiments, de nouvelles formes de design et d’architecture dédiées au sport
L’inclusion des structures sportives dans les immeubles a dû contourner le manque de foncier, avec des installations sportives surélevées, répandues sur les toits des immeubles en Chine, ou alors empilées, comme la Tour des Sports à Copenhague, au Danemark.
Plus proche de l’utilisateur, le « design actif » est une pratique urbanistique et architecturale qui s’inspire du « nudge » et de la sollicitation inconsciente pour encourager la pratique sportive, même modérée. Cela passe par exemple par une incitation à utiliser l’escalier dans les immeubles en les rendant faciles d’accès et agréables.
Comment intégrer le sport dans l’immobilier tertiaire privé ?
La percée du télétravail, qui a renforcé le caractère sédentaire du travail, pose un enjeu sanitaire autant que social : une activité physique régulière diminue par exemple de 60% le risque de survenue d’un AVC mais aussi de 45% le risque de développer une dépression. Dans ces conditions, inclure le sport dans l’immobilier tertiaire est crucial : le label Fitwel, créé aux Etats-Unis en 2017, répertorie ainsi dans les bureaux les « possibilités de mouvement dans la vie quotidienne » ; dans l’hôtellerie, selon une étude Accor/DAN DNA de 2019, un tiers des voyageurs d’affaires et 18 % des voyageurs de loisir prennent en compte l’offre sportive dans le choix de leur hébergement, tandis que de plus en plus de chaînes, telles que Hilton ou Westin, proposent des installations sportives… dans la chambre même !
Mais de nouveaux espaces urbains privés et dédiés au sport se développent également en complément des offres publiques traditionnelles comme les piscines municipales ou des nouvelles pratiques sur l’espace public. Ces nouveaux espaces sportifs urbains sont généralement consacrés à un sport typiquement urbain comme le yoga, le padel ou l’escalade en salle.
L’étude de Curiosity is Keys a exploré les offres proposées par ces nouveaux espaces, leurs montages immobiliers et leurs business models. Pour assurer leur équilibre financier, ils proposent souvent de véritables lieux de vie et des offres dépassant la simple pratique sportive, avec des espaces de coworking, de la restauration ou des offres événementielles. On peut ainsi citer le Montgolfière Club, à Paris, qui allie bien-être, spa, télétravail, événementiel, networking, espace de convivialité, restauration et hôtellerie dans un même lieu sur 2 000 m² ou encore les « climbing lofts » d’Arkose (20 salles d’escalade indoor en France), qui proposent des espaces de coworking et des bars aux côtés des murs d’escalade.
Les acteurs privés de l’immobilier peuvent également contribuer à développer la pratique sportive en milieu urbain et compléter l’intervention publique. Un enjeu sociétal autant qu’économique puisque l’économie du sport croît de 6 à 7 % par an depuis dix ans, soit deux fois plus vite que la croissance mondiale.
Retrouvez ici l’intégralité de l’étude de Curiosity is Keys…