A 2 jours du second tour, alors que 72,5% des Français ont l’intention d’aller voter le 24 avril prochain, quel est le rapport de forces entre les deux candidats finalistes ?
Notre dernière enquête de la séquence électorale réalisée au lendemain du débat télévisé opposant Emmanuel Macron et Marine Le Pen témoigne d’une situation plus favorable pour le Président sortant, avec néanmoins des différences notables par rapport à 2017 tant au niveau de l’adhésion et de la motivation de vote que de l’image des deux candidats qui s’affrontent pour la seconde fois.
- Emmanuel Macron conforte sa position de favori. Le Président sortant est crédité de 55,5% des intentions de vote vs. 44,5% pour Marine Le Pen. Un rapport de force plus serré qu’en 2017 même si Emmanuel Macron a réussi à réduire l’écart depuis notre dernière mesure : il gagne ainsi 1,5 pt en une semaine. Le Président sortant n’a cependant pas le « monopole du cœur » auprès de certaines catégories d’électeurs qui lui préfèrent Marine Le Pen, notamment les jeunes (56% des moins de 35 ans), les employés (65%), les ouvriers (72%) et les sympathisants des Gilets Jaunes (76%).
- Cette évolution s’explique davantage par la campagne d’entre-deux–tours qui a permis au Chef de l’Etat de bénéficier de report de voix de l’électorat du 1er tour de Valérie Pécresse (48% ; +9), de Yannick Jadot (58% ; +12) mais aussi d’Anne Hidalgo (62% ; +17) et de Fabien Roussel (42% ; +7). L’électorat de Jean-Luc Mélenchon est plus difficile à convaincre pour le chef de l’Etat : seuls 27% (-3pts) ont l’intention de voter pour Emmanuel Macron quand 55% (+3pts) déclarent vouloir soit voter blanc (24%, +2 pts), soit s’abstenir (31%, +1pt). La candidate RN peut compter de son côté sur le report des votes de 80% des électeurs de Eric Zemmour mais peine davantage à convaincre les électeurs de Valérie Pécresse (21%) et de Jean-Luc Mélenchon (18%).
- Le débat télévisé suivi par plus de 15 millions de téléspectateurs en direct au soir du 20 avril n’a pas changé la donne puisqu’aucune différence significative d’intentions de vote entre ceux qui ont regardé l’émission et ceux qui ne l’ont pas regardé n’a été relevée.
- Même si elle n’a pas réussi à réhausser les jugements en sa faveur sur les thématiques régaliennes après le débat comme sa stature présidentielle (seuls 31% considèrent qu’elle a l’étoffe d’une présidente vs. 59% pour Emmanuel Macron), Marine Le Pen n’a pas perdu de points de façon significative et continue de paraître plus sincère (41% ; +4), d’avoir des convictions profondes (70% ; +3) et d’être plus proche et à l’écoute des Français (42% ; +3) que son adversaire (respectivement 31%, 48% et 24%).
- Le pouvoir d’achat (73%) et la santé (73%) restent les principaux sujets dont les Français tiendront beaucoup compte dimanche prochain, mais ces résultats masquent des disparités importantes au sein de chaque électorat. Pour les électeurs de Marine Le Pen, le pouvoir d’achat arrive très loin devant toutes les autres préoccupations (85%), alors que cela ne comptera « que » pour 65% des électeurs d’Emmanuel Macron, qui privilégient davantage la santé (75%) et la situation économique de la France (68%).
- Même s’il est réélu dimanche, la ‘lune de miel’ d’Emmanuel Macron avec les Français.es n’aura pas lieu. Alors que la bataille des législatives s’ouvrira, les deux tiers des Français (66%) indiquent par ailleurs que s’il est élu, ils ne souhaitent pas qu’il obtienne une majorité à l’Assemblée nationale, privilégiant une cohabitation. Un choix qui s’exprime de manière particulièrement forte chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (84%), en réponse à son appel à voter aux législatives pour qu’il devienne Premier ministre ; mais aussi chez les électeurs de Yannick Jadot (62%) et Valérie Pécresse (66%).
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