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Moral des Français en hausse, accession à la propriété en berne : des tendances contrastées

C’est l’un des principaux enseignements de la 9e vague de l’enquête IFOP commandée par CAFPI sur « les Français et l’accession à la propriété » : sur fond d’une hausse globale du moral des Français et d’un optimisme renforcé en l’avenir, les indicateurs d’accession à la propriété n’évoluent pas de manière significative. En effet, la facilité à devenir propriétaire, l’intention de le devenir, l’estimation d’avoir les moyens financiers et les conditions d’obtention d’un crédit restent dans le même étiage que lors des vagues de sondage précédentes : à savoir relativement morose. Pour 61% des sondés, il n’est pas facile de devenir propriétaire immobilier. Comment expliquer cette perception alors même que les indicateurs économiques (taux bas et croissance dynamique) pour l’achat sont favorables ?

Une situation toujours atone sur le front de l’accession à la propriété

Encore aujourd’hui, la cherté de l’immobilier demeure le principal frein identifié pour devenir propriétaire mais d’autres facteurs apparaissent également ; ainsi, pour 51% des Français, d’une part, les conditions d’obtention d’un crédit sont devenues plus difficiles et d’autre part, les recommandations du HCSF sont aujourd’hui moins connues qu’en 2020. Par ailleurs, les démarches et frais administratifs restent un frein notable. On note en revanche une évolution sensible concernant les attentes des Français : dans l’optique de l’achat d’un logement, les enjeux « écologiques » tels que la présence d’espaces verts à proximité et le fait de bénéficier d’un espace extérieur ressortent en tête des priorités.

Réformes économiques et sociales : bilan mitigé, Français partagés

Ainsi, interrogés sur le bilan d’Emmanuel Macron et de ses gouvernements successifs sur le sujet des réformes économiques et fiscales destinées à l’incitation d’achat d’un bien immobilier, les sondés font apparaître des résultats en demi-teinte : moins mauvais qu’attendus mais sans effets réellement notables. En 2017, 30 % des sondés estimaient que l’impact des réformes engagées serait bénéfique et ce chiffre (sur le bilan de la période 2017-2021) reste identique en 2021 ; en revanche, 47 % des sondés pensaient que les réformes engagées auraient un impact négatif et ce chiffre est descendu à 35% en 2021. Et la part de ceux qui considéraient que les réformes n’auraient aucun impact est restée à peu près stable, autour de 30%.

Election présidentielle : des attentes pragmatiques

Dans un contexte de précampagne présidentielle, la question de l’accession à la propriété est considérée par les Français comme un enjeu important à 77%, non loin de la priorité n°1, selon eux à 88%, qui est celle de la sécurité.

« Il est étonnant de voir que pour le moment, aucun candidat officiellement en lice pour la présidentielle ne se positionne sur la question du logement, alors même que le sujet du pouvoir d’achat est partout. Comment parler de pouvoir d’achat sans parler de logement quand on sait que le premier poste de dépenses des ménages modestes est le logement. » commente Olivier Lendrevie, président de Cafpi.

Cette absence de propositions pour le logement par les candidats à la présidentielle est-elle le signe d’une politique publique du logement claire et lisible ? La réalité est plus nuancée : le sondage fait apparaître un sentiment croissant de difficulté à devenir propriétaire et des Français partagés sur l’efficacité des dispositifs d’aides et d’incitations.

Signe de ce bilan mitigé, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2022, l’amélioration de la qualité des logements et les aides aux rénovations énergétiques gagnent du terrain par rapport aux mesures fiscales d’accession à la propriété. Ainsi, 3 propositions ressortent en tête parmi les mesures prioritaires à mettre en place pour le prochain président en matière de logement : favoriser l’accession à la propriété par des aides fiscales ou la baisse des droits de mutation (cité par 22 % des interviewés), améliorer la qualité des logements (via notamment des aides incitatives) et accroître les aides à la rénovation énergétique des logements, pour 20% des sondés.

« Ces résultats montrent que les Français font preuve de pragmatisme en utilisant les dispositifs d’aides déjà existants, tels que Ma Prime Renov’, commente Olivier Lendrevie, président de Cafpi. Nos courtiers informent nos clients sur tous les dispositifs existants qui permettent d’apporter une valeur ajoutée à leur dossier. De même, nous nous faisons un devoir de bien exposer les nouvelles dispositions bancaires en matière de crédit et d’en faire profiter nos clients dans leur meilleur intérêt. »

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