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Crise environnementale : le WWF appelle la FINMA et la BNS à respecter leur mandat

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Le WWF publie aujourd’hui les premiers résultats de l’évaluation Sustainable Financial Regulations and Central Bank Activities (SUSREG). La publication est une analyse des mesures prises par les banques centrales et les superviseurs bancaires pour intégrer les problématiques environnementales et sociales dans leurs mandats et activités.

La Banque nationale Suisse (BNS) et l’autorité fédérale de surveillance des marchés financiers suisses (FINMA) sont loin de répondre aux exigences liées à la crise climatique et à la perte de biodiversité.

À l’échelle mondiale, malgré un début de prise en conscience, aucune banque centrale et superviseur bancaire n’utilise pleinement les outils prudentiels pour limiter les risques financiers liés à la crise climatique et à la perte de biodiversité. Et rares sont celles à s’assurer que les institutions financières arrêtent de soutenir les activités détruisant le climat et la nature.

Citations
« L’un ne se fera pas sans l’autre : la transition vers une économie durable ne pourra pas se faire sans le système financier. Et le système financier ne pourra pas se maintenir sans une transition vers une économie durable», déclare Maud Abdelli, responsable de l’initiative Greening Financial Regulation du WWF.
« Nous attendons de la BNS et de la FINMA qu’elles respectent leur mandat. Elles doivent agir rapidement et à la hauteur des défis auxquels nous faisons face pour permettre une transition juste, ordonnée et dans les meilleurs délais vers une économie durable », déclare Ivo Mugglin, Senior Sustainable Finance Advisor au WWF Suisse.
La nouvelle évaluation SUSREG du WWF analyse et compare les mesures prises par les banques centrales et les superviseurs bancaires pour intégrer les problématiques environnementales et sociales dans leurs mandats et activités. L’analyse porte sur 38 pays. Elle comprend la plupart des membres et observateurs du Comité de Bâle sur le contrôle bancaire. Ces pays représentent ensemble plus de 80% des émissions de gaz à effet de serre mondiales.
FINMA et BNS ? Strict minimum
Les résultats montrent notamment qu’en Suisse, les efforts de la FINMA et de la BNS restent largement insuffisants pour combattre la crise climatique et la perte de la biodiversité. Pour mettre en œuvre efficacement leur mandat et réduire le plus rapidement possible l’exposition aux risques financiers liés au climat et à la biodiversité, le WWF Suisse demande à ce que:
  1. la FINMA et la BNS prennent mieux en compte les risques financiers liés au climat et étendent leur analyse à la perte de biodiversité
  2. la FINMA et la BNS publient rapidement une feuille de route conjointe montrant comment intégrer les risques financiers liés au climat et à la biodiversité dans toutes leurs activités (y inclut les exigences en matière de réserves de capital et de liquidités).
  3. la FINMA publie annuellement un examen des produits financiers proposés en Suisse afin de lutter contre les informations trompeuses et d’éco blanchiment, et adapte en conséquence le processus d’autorisation de ces produits financiers.
À l’échelle mondiale, la mise en œuvre fait elle aussi défaut
Les banques centrales et superviseurs bancaires commencent certes à prendre des mesures concrètes pour lutter contre les risques liés au changement climatique (les risques liés à la biodiversité étant significativement moins bien couverts). Ainsi, dans 35% des pays évalués, les banques sont tenues de développer ou de renforcer leurs pratiques de gestion des risques climatiques, environnementaux et/ou sociaux. C’est le cas par exemple de la Banque Centrale Européenne ou de la Monetary Authority of Singapore.
Cependant, aucune banque centrale n’utilise pleinement les outils prudentiels à disposition pour protéger le système financier des risques climatiques et environnementaux. Et seulement 22% des banques centrales ont commencé à intégrer des considérations environnementales et sociales dans certains outils principaux de politique monétaire, comme le rachat d’actifs ou les opérations ciblées de refinancement. Néanmoins, aucune ne satisfait encore complétement l’évaluation SUSREG sur les indicateurs concernés.
Le WWF mettra à jour deux fois par an les résultats sur la plateforme en ligne prévue à cet effet. Il publiera chaque année un rapport afin de mettre en évidence les progrès réalisés, mettre en avant les bonnes pratiques ainsi que les axes d’améliorations.