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Octobre Rose : Un épithésiste français redonne confiance aux femmes atteintes du cancer du sein grâce aux technologies 3D

Julien Montenero est un épithésiste – prothésiste maxillo-facial et dentaire qui, en 2004, a fondé l’Atelier J’m, laboratoire spécialisé en réhabilitation faciale et prothèses dentaires. En 2010, il obtient son diplôme universitaire d’épithésiste à l’Université Pierre et Marie Curie.

Julien est épithésiste mais seule 5% de son activité est dédiée à la revente de prothèses à des professionnels de santé. Le reste est consacré à la prise en charge directe de ses patients avec pour objectif de remettre l’humain au centre du traitement thérapeutique. Ainsi, il est également intervenant au sein de Médecins sans frontières (Amman), afin d’aider à créer des prothèses maxillo-faciales pour répondre aux besoins locaux.

Il découvre les technologies de scan 3D en visionnant un reportage télévisé sur l’archéologie égyptienne où étaient utilisés les scanners Artec 3D. Il a transposé leur utilisation dans l’épithèse pour développer des méthodes innovantes et efficaces afin d’aider des personnes nécessitant une reconstruction physique dans la région du visage à la suite de cancer de la face, d’accidents (traumatisme, acte de terrorisme, agression, crime de guerre) et de maladies congénitales.

Une prothèse de sein externe personnalisée après mastectomie

Chaque année en France, environ 20 000 femmes subissent une mastectomie, et ce chiffre passe à 700 000 au niveau mondial, ce qui a poussé Julien Montenero à s’engager dans ce domaine.

Julien Montenero s’est lancé dans le développement de prothèses mammaires externes, pour les femmes atteintes ou ayant souffert par le passé d’un cancer du sein, dans le but de leur redonner féminité et sensualité. Afin d’assurer un confort et un équilibre parfait à ses patientes, l’épithésiste utilise les technologies de scan 3D pour créer des prothèses personnalisées et sur mesure.

Boréal, partenaire français d’Artec 3D, lui a fourni deux scanners à lumière structurée d’une précision submillimétrique : Artec Space Spider et Artec Eva.

« Aujourd’hui, les scans 3D sont opportuns en médecine pour la reproduction et pas seulement pour la créationIls permettent de formaliser et d’utiliser les technologies actuelles pour aider les gens à retrouver ce qu’ils ont perdu », affirme Julien Montenero.

Florian Goussu, Technico-commercial chez Boréal, ajoute : « Avec l’utilisation de la 3D en chirurgie réparatrice et reconstructive les épithésistes disposent aujourd’hui d’une gamme d’outils numériques tels que les scanners 3D Artec leur permettant de dupliquer rapidement et efficacement à l’identique de faux membres ou organes. Ces opérations redonnent courage et force aux patients pour affronter le monde qui nous entoure. »

Une révolution médicale

La prothèse mammaire externe existe depuis une quarantaine d’années, mais la méthode traditionnelle permet seulement de combler l’espace manquant dans le soutien-gorge. L’aspect esthétique et le confort sont laissés de côté. Aujourd’hui, l’industrie des prothèses n’a pas tellement évolué puisqu’il n’existe encore que quelques tailles et peu de tonalité, un choix qui ne prend pas en compte les personnes de couleur. L’utilisation des technologies 3D pour reproduire le plus fidèlement possible le sein enlevé apparait donc comme une révolution médicale.

Au-delà du résultat, la pratique actuelle est également bien différente de l’ancienne. Dans la méthode traditionnelle, que cela concerne le sein ou toute autre partie du corps, le moulage implique que le patient soit immobilisé pendant au moins 8 minutes et qu’il attende que la pâte durcisse. Il s’agit d’un processus assez long, impliquant stress et inconfort pour le patient.

Aujourd’hui, un scan 3D de sein ou de visage dure moins de 30 secondes !

Un processus rapide et efficace pour un résultat au plus près du réel

Si la situation est prise en charge assez tôt, Julien Montenero peut directement scanner le sein qui subira par la suite une mastectomie. Si son intervention est effectuée après l’ablation, le scan sera réalisé sur l’autre sein. À partir des données du scan 3D, il imprime ensuite un moule prototype. Partant de ce dernier, il crée un prototype avec un silicone médical. Enfin, après l’opération, la patiente peut porter une prothèse temporaire, en attendant la prothèse mammaire définitive conçue avec la bonne teinte pour le sein et représentant l’exacte anatomie avec son aréole et son mamelon, et qui représente un poids très proche de l’autre sein.

« L’objectif est d’atteindre la même densité que l’autre sein, pour éviter tout déséquilibre corporel et postural créant une gêne à long terme. Nous avons une approche innovante, technique, technologique grâce aux scanners Artec 3D, mais avant tout humaine », ajoute Julien Montenero.

Géraldine, une de ses patientes, témoigne : « Les différences entre une prothèse standard silicone disponible sur le marché et le prototype 3D sont nombreuses : un volume adapté à l’autre sein, un ajustement à la morphologie locale, une couleur très proche de celle de la peau, avec taches de rousseur si besoin et mamelon… De plus, il est possible de continuer à utiliser sa lingerie, ses débardeurs et autres bodys…. Cela remonte le moral et redonne plaisir à s’habiller et à s’apprêter. Tout cela en attendant les prochaines étapes de reconstruction, qu’elles soient morales ou physiques. »

Un projet en plein développement

À ce jour, Julien Montenero a déjà aidé 4 femmes atteintes du cancer du sein à retrouver confiance en elles.

« Les technologies dArtec 3D mont aidé dans mon développement professionnel. Ces techniques de numérisation et de transposition sont devenues essentielles dans ma pratique quotidienne pour venir en aide à mes patients, de manière rapide et efficace. »

Julien Montenero a de nombreux projets prothétiques à venir pour développer son activité, et offrir aux patients des solutions numériques issues des dernières technologies. L’atelier J’m est en plein développement de futures technologies et est actuellement en recherche de nouveaux partenaires financiers. Une quinzaine de recrutements sont prévus d’ici à fin 2023.