La tendance était déjà là il y a 4 ans, lors de la précédente édition, et elle s’est largement confirmée pour cette 10e Transquadra : la préparation technique des coureurs est désormais extrêmement sérieuse avec des entrainements encadrés sur l’eau, des formations météo, de la préparation physique voire mentale, des sessions dédiées à la gestion du sommeil et de l’alimentation…
Pas question cependant pour ces quadrasailors de se prendre au sérieux : le plaisir de la compétition entre copains reste le fil rouge de cette transat réservée aux coureurs amateurs de plus de quarante ans. Car la Transquadra, rappelons-le, n’est pas qu’une compétition comme le résume parfaitement Marc Reine, entraineur « des Rochelais » : « Nous avons beaucoup travaillé, mais l’objectif est avant tout de se faire plaisir. S’il y a des résultats, ce sera la cerise sur le gâteau. »
Techniquement et humainement, c’est fabuleux !
En amont de la précédente édition de la Transquadra Madère Martinique, un groupe d’entrainement s’était en effet, notamment, mis en place à La Rochelle. Ils avaient alors posé les bases d’un travail collaboratif et méthodique qui a depuis fait des émules et porté ses fruits. Et, au fil de ces rendez-vous mensuels, de solides liens d’amitié se sont noués.
« Le niveau de la Transquadra monte : notre objectif est de jouer les avant-postes, avec un nouveau podium à la clé, mais nous sommes surtout là pour le plaisir de batailler, notamment, avec tout le groupe de La Rochelle. Ce groupe s’est élargi depuis sa création en 2016, mais l’esprit de solidarité et de bienveillance s’est maintenu, il s’est même renforcé. C’est une source d’enrichissement exceptionnel, car tout ce que nous apprenons nous le mettons à disposition des autres : techniquement et humainement, c’est fabuleux ! », souligne Jérôme Apolda, en duo avec Gérard Quenot (Mécanique expertises), 3e de la dernière édition. Une émulation que l’on retrouve au sein de chaque groupe d’entrainement.
Nouvelle et ancienne génération de bateaux : le jeu est ouvert !
Cette montée en puissance technique se vérifie aussi du côté des montures. Le Sun Fast 3300 et le JPK 1030 représentent la nouvelle génération de la jauge IRC et ces carènes légères et planantes dotées d’étraves volumineuses (11 des 80 bateaux inscrits) sont attendues sur cette 10e édition de la Transquadra Madère Martinique. On retrouve d’ailleurs plusieurs favoris à la barre de ces voiliers taillés pour surfer dans les alizés. Mais, sur la première étape de la flotte Atlantique, les conditions météo peuvent largement ouvrir le jeu entre anciens et nouveaux IRC.
Mico Bolo, directeur de course : « Les bateaux de la nouvelle génération, au près et dans le petit temps, pour peu qu’il y ait un peu de mer, ne seront pas avantagés. En revanche, en sortie de Gibraltar pour la flotte Méditerranéenne (s’ils touchent une brise de secteur nord soutenue, comme c’est pour le moment prévu) et le long du Portugal pour les concurrents « Atlantique », les Sun Fast 3300 et les JPK 1030 devraient accélérer sensiblement. Mais les anciens bateaux sont plus polyvalents donc sur la globalité de cette première étape, le jeu est ouvert. »
Rendez-vous est donc pris pour suivre de près cette passionnante joute technique entre copains, à partir de mardi 18 aout à 14h38 !
« Faire le lien entre les coureurs professionnels et les amateurs »
Pour la 2ème fois, Lorient accueille la Transquadra Madère Martinique
Jean-Philippe Cau, président de Lorient Grand Large : « Accueillir la Transquadra Madère Martinique à Lorient est une façon pour nous de faire le lien entre le monde de la course au large professionnelle et les coureurs amateurs. C’est une course mature qui réussit à garder un nombre de participants très important (80 bateaux au total, dont 65 bateaux au départ de Lorient).
Les participants à la Transquadra se préparent de façon très sérieuse : ils suivent beaucoup de formations, dont celles proposées par Lorient Grand Large et des entrainements spécifiques. Ils se regroupent pour faire des régates et entrainements ensembles, y compris entre amis. Parce que la Transquadra, c’est aussi le plaisir de retrouver une ambiance et de partager une belle aventure avec ses proches ! »
Vous avez dit favoris ?
S’il faut citer des noms parmi ceux qui jouent sérieux sans toutefois se prendre au sérieux, citons-donc, notamment…
En solitaire : le tenant du titre Alexandre Ozon (Sun Fast 3300 – Sapristi), Stéphane Bodin (JPK 1030 – Wasabi II) 3e en 2018, Jean-François Hamon (Sun Fast 3300 – Pour Aster), Olivier Lunven (J99 – Pour Ferdinand), Olivier Grassi (J99 – Grassi Bateaux)…
En double : Noël Racine, plusieurs fois vainqueur de la Fastnet Race, il sera associé à Ludovic Sénéchal (JPK 1030 – Foggy Dew), la paire Gérard Quenot/Jérôme Apolda (JPK 1030 – Mécanique Expertises) 3e de la dernière édition, les nouveaux venus et récents vainqueurs de la 45.5 Eric Guigné/Tangi Caron (Sun Fast 3600 – OSE), les Méditerranéens Bernard Mallaret/Denis Infante (Sun Fast 3300 – Euro Voiles), le recordman de l’Atlantique Patrick Morvan en duo avec Guillaume Pinta (Django D8S – Team BFR Marée Haute)…
Paroles de quadrasailors
Jérôme Apolda, en duo avec Gérard Quenot (Mécanique expertises) : « Nous naviguons sur un JPK 10.30, la dernière génération des JPK. Nous devrions batailler avec les Sun Fast 3300 et les J99. Cette transat devrait être le point d’orgue de presque 2 ans de préparation… il y a un beau match à jouer. Mais, dans les bateaux de l’ancienne génération, certains sont très bien préparés et très bien menés et en fonction des conditions météo, les Sun Fast 3200 et 3600 comme les JPK 1010, surtout sur la première étape, peuvent être rapides. La compétition est donc hyper ouverte parce que dégolfer au moins d’aout, ça peut très bien se faire au près dans du petit temps. Il y aussi la difficulté fondamentale du passage du Cap Finisterre… Tout est possible sur la première étape ! »
Frédéric Couture (Sun Fast 3600 – Be Happy), 4ème de la dernière Transquadra : « J’aimerais gravir une marche pour grimper sur le podium ! Nous avons travaillé ces quatre dernières années avec le groupe de La Rochelle sous l’égide de Marc Reine. Les bateaux et les skippers sont affûtés. Nous formons un groupe ultra soudé : c’était exceptionnel de se retrouver 3 jours par mois pour partager une même passion et les mêmes objectifs. Ça a renforcé tous les liens du groupe. »
Bernard Mallaret/Denis Infante (Sun Fast 3300 – Euro Voiles) : « Nous abordons cette course avec beaucoup d’humilité, car Denis comme moi sommes des régatiers, pas des coureurs au large. Nous ne sommes pas expérimentés dans cette navigation moderne que j’appelle la « navigation numérique » pour laquelle les logiciels de navigation jouent un rôle majeur. Nous nous sommes formés à cela, mais nous n’avons pas d’expérience. Nous sortons de notre zone de confort. Ça nous plaisait d’aller nous confronter à des techniques de navigation différentes. Et nous avons décidé de partir de Lorient pour l’exotisme ! Nous avions envie de nous confronter à la bande des Bretons et des Rochelais. Et puis, partir de Marseille, laisser le Frioul à bâbord et doubler Majorque, nous faisons ça depuis 50 ans. Alors que doubler le cap Finisterre je ne l’ai fait qu’une seule fois ! »
Éric Guigné/Tangi Caron (Sun Fast 3600 OSE) : « J’ai beaucoup navigué, mais je n’ai jamais fait de transat : nous venons donc bien sûr chercher l’aventure ! La 2ème source de motivation, c’est la compétition ! Nous sommes des régatiers, nous nous sommes entrainés pendant 2 ans avec le groupe de la Rochelle, ça commence à bien marcher. Nous avons gagné la 45.5… avec un peu de réussite, mais ça met en confiance et ça met un peu de pression ! Nous ne pouvons cependant pas être considérés comme des favoris : il y a des coureurs bien plus pointus que nous avec des bateaux taillés pour la transat, mais nous allons tout faire pour nous accrocher aux premiers ! »
Arnaud Vuillemin (JPK 1010 – Jubilations Corses) : « Mon objectif principal, c’est de terminer. Mais je reste un compétiteur : je ferai au mieux… J’ai gagné les 400 Nautiques de Saint-Tropez, mais je n’ai pas pu naviguer autant que j’aurais voulu. Je connais bien mon bateau, il est prêt, moi aussi, mais affronter l’Atlantique, en solo au départ de Lorient avec des concurrents que je ne connais pas : ce ne sont que des nouveautés pour moi !… Et c’est aussi l’accomplissement de mes rêves ! »
Les grandes dates de la Transquadra Madère – Martinique
Étape 1
13 août : départ de Marseille (flotte méditerranéenne)
18 août : départ de Lorient (flotte atlantique)
Du 22 au 27 août : arrivées à Madère
Étape 2
29 janvier 2022 : départ de Madère (les 2 flottes)
Février 2022 : arrivées au Marin en Martinique
3 classements : flotte méditerranéenne (double) et flotte atlantique (solo, double)
+ 1 classement scratch des deux flottes (solo, double) entre Madère et le Marin
80 bateaux engagés au 10 aout 2021, dont 16 au départ de Marseille.
La Transquadra Madère – Martinique
Transat dédiée uniquement aux marins amateurs de plus de 40 ans
En double ou en solitaire
Course ouverte aux bateaux de série de 8,50 m à 12 m
10e édition (course créée en 1993)
3800 milles de course
2 flottes atlantique et méditerranéenne
2 étapes – Étape 1 : Lorient ou Marseille > Madère – Étape 2 : Madère > La Martinique