Réalisée à la mi-juin, alors que la majorité des contraintes sanitaires avaient été levées et que les réouvertures des restaurants, cinémas, salles de sport et lieux culturels étaient largement engagées, cette enquête confirme une reprise de mobilité (re-mobilité), sur la plupart des motifs de déplacement.
Si cette reprise est évidente par rapport à l’enquête de janvier dernier, où le niveau de déplacements avait fortement chuté, il est surtout intéressant de la comparer aux indicateurs de septembre 2020, qui avait marqué le pic de reprise de la mobilité des Franciliens en 2020, après la sortie du premier confinement.
Comme en septembre dernier, le volume de déplacements des Franciliens reste toujours inférieur au niveau d’avant-crise, mais l’écart avec ce niveau de référence diminue. Ainsi :
- Seuls 30% des répondants indiquent effectuer moins de déplacements en juin 2021, pour leur Vie Quotidienne qu’avant-crise. Ils étaient encore 44% en septembre 2020.
- Pour leurs Loisirs, 41% indiquent encore des déplacements moins nombreux en juin 2021 qu’avant-crise. Ils étaient 55% en septembre 2020.
- Enfin même les déplacements professionnels (hors domicile-travail) sont en progression, puisque 48% indiquent en faire moins qu’avant-crise, alors qu’en septembre dernier, cette proportion était de 69% !
Seuls les trajets domicile-travail reste à niveau comparable à ceux de septembre dernier, puisque que 47% des répondants annoncent moins de déplacements pour aller au travail qu’avant la crise, en ce mois de juin 2021, alors qu’ils étaient 44% en septembre dernier.
Cela confirme une pratique du télétravail encore très forte mi-juin 2021, conformément aux instructions du gouvernement. D’ailleurs, les déplacements domicile-travail ne devraient pas retrouver leurs niveaux historiques, dans le futur, en raison de l’adoption importante et durable du télétravail pour de nombreux actifs en Ile-de-France.
Cette enquête montre aussi la remontée significative des indices de confiance sanitaire, comme indiqué dans l’infographie ci-dessous. Cet indice varie de -100 (méfiance maximale) à +100 (confiance maximale). Plus particulièrement l’indice de confiance dans les transports collectifs passe de -14 en janvier à +15 aujourd’hui. Pour mémoire, cet indice était encore à -11 en septembre 2020.
Cette progression est liée à l’amélioration de la situation pandémique observée depuis début mai, mais également au retour en grâce « relatif » des déplacements en transport en commun, à un niveau déjà supérieur à celui indiqué par les répondants en septembre dernier.
On constate également un léger recul de la voiture ou du vélo personnels, qui ont été plébiscités depuis la sortie du premier confinement. Les 3 indicateurs suivants sont révélateurs de ce rééquilibrage des modes de déplacements :
- 55% des répondants à l’enquête de juin, indiquent utiliser les transports en commun urbains de la même façon qu’avant la crise. Ils étaient 41% en janvier 2021, et 53% en septembre 2020.
- 20% indiquent utiliser davantage leur voiture ou avoir commencé à l’utiliser. Ils étaient 27% en septembre 2020.
- Enfin pour le vélo, s’ils sont 34% à indiquer l’utiliser davantage ou à avoir commencé, en ce mois de juin, l’engouement s’est un peu ralenti par rapport à septembre dernier où ce total était de 45%. Dans les 2 cas, il s’agit de périodes favorables en termes de météo et de contraintes sanitaires.
« Grâce à l‘historique des enquêtes, dont nous disposons, ce Volet5 fait apparaître sur de nombreux résultats une tendance des Franciliens à reprendre leur mobilité, avec une intensité et une vitesse plus fortes que celles constatées en 2020 (les niveaux de juin 2021 étant déjà supérieurs à ceux de septembre 2020). A ce titre, ils révèlent une adaptation croissante aux variations de mobilité induites par la succession des contraintes, mais aussi une capacité à reprendre leurs déplacements plus rapidement » : indique Vincent Pilloy fondateur d’Inov360, coordinateur du collectif.
Enfin, en cet été 2021, cette nouvelle enquête confirme encore, la nette préférence (à 68%) des Franciliens pour une destination de vacances en France. Ils étaient 78% en 2020. La différence bénéficie principalement aux destinations européennes qui représentent 17%, en progression de 7 points par rapport à 2021.
Un collectif inédit rassemblant des acteurs nombreux et diversifiés de la mobilité en Ile-de-France
En juin 2020, afin de mieux comprendre l’impact de la Covid-19 sur la mobilité à Paris et en Ile-de-France, plusieurs acteurs du transport et de la mobilité en Ile-de-France se sont rassemblés pour mener des enquêtes régulières auprès des Franciliens. Ce collectif a décidé de prolonger cette initiative, et continue à s’élargir. Aujourd’hui, il rassemble les 27 organisations suivantes (start-up, grands groupes, acteurs publics) : Cityscoot, Communauto, Dott, Geovelo, Grand Paris Seine Ouest, IFPEN, Inov360, JLL France, Karos, L’Institut Paris Region, Mappy, Orange, Paris Ouest La Défense, PayByPhone, RATP, Smovengo, SNCF Réseau, So Mobility, Stuart, Tandem, Total Mobility, Transdev, Troopy, Virtuo, Zenbus, Zenpark et Zoov.
Ensemble, elles représentent une très grande variété de services ou de solutions (transports en commun capacitaires, nouvelles mobilités à bases de véhicules légers – scooters, trottinettes, vélos – ou de voitures, électriques et thermiques, solutions pour la logistique urbaine, paiement à distance, flottes de véhicules et optimisation des déplacements). Les travaux du collectif sont coordonnés par le cabinet de conseil Inov360, à l’initiative de cette démarche.
Les membres et travaux du « Collectif Mobilité Ile-de-France » sont présentés sur le site : https://collectif-transformation-mobilite-ile-de-france.fr/
Des enquêtes régulières pour comprendre les transformations en cours
Après quatre volets d’enquête en juin, juillet et septembre 2020, puis janvier 2021, le collectif a réalisé une cinquième enquête du 16 au 24 juin 2021 auprès de 1 325 Franciliens, pour suivre les évolutions de la mobilité, en parallèle de l’évolution de la pandémie.
La population interrogée a été redressée de manière à obtenir un échantillon représentatif de la population francilienne (selon le sexe, l’âge, la CSP et la couronne de résidence). Grâce à ces cinq volets d’enquête, le collectif est en mesure de fournir une compréhension et un baromètre des transformations générées par la crise, en fonction de l’évolution de la pandémie et des contraintes sanitaires imposées. Au fil des enquêtes, se dessinent également des axes de transformations plus durables de la mobilité des Franciliens.