Quelques jours avant l’ouverture officielle de l’axe 2 présidé par Anne-Claire Vial, présidente de l’Acta, le réseau des instituts techniques agricoles a ainsi souhaité faire le point sur l’étude « Changement climatique, eau et agriculture, quelles trajectoires d’ici 2050 ? » conduite par le CGAAER* avec la participation de Michel Sallenave (CGAAER) et Hugues Ayphassorho (CGEDD**) et apporter plusieurs témoignages filières dont celui de Bernard Angelras, président de l’IFV (Institut français technique de la vigne et du vin) et de Joël Merceron, directeur général de l’Idele – Institut de l’Élevage.
Le changement et le dérèglement climatique sont une réalité d’une telle ampleur au niveau mondial qu’ils imposent une mobilisation de tous les acteurs pour y faire face. En France, le changement climatique est déjà perçu par les agriculteurs : hausse de 1°C des températures moyennes entrainant l’avancement des vendanges et la réorganisation des chantiers, irrégularité des précipitations et baisse des précipitations sur la moitié sud et la Corse, fréquence plus forte des événements extrêmes (canicules, épisodes de fortes précipitations grêle, tempêtes,…), mettant en péril les récoltes ou l’autonomie fourragère d’un certain nombre d’exploitations, assèchement généralisé des sols français ces soixante dernières années …
« Il est nécessaire de renforcer la ressource en eau et de massifier les évolutions engagées par les agriculteurs » assure Michel Sallenave (CGAAER).
Face à ces enjeux, la recherche appliquée est mobilisée pour mettre au point la boite à outils des leviers permettant aux activités agricoles de trouver une certaine résilience face aux aléas issus du changement climatique : pratiques culturales et d’élevage, protection des sols, génétique animale et végétale adaptée, outils d’aide à la décision, performance des bâtiments d’élevage, etc.
La filière viticole a fait le choix de conserver la localisation du vignoble mais de faire évoluer les techniques de culture et de vinification en s’appuyant sur l’innovation afin de garantir aux consommateurs une production de qualité répondant à ses attentes.
La filière lait a conduit un exercice de projection du climat dans plusieurs bassins de production et envisagé les conséquences pour les systèmes laitiers ainsi que les voies d’adaptation possibles dans chaque situation type (projet Climalait).
Les programmes d’adaptation au changement climatique doivent aussi viser la neutralité carbone pour agir sur les deux aspects, adaptation et atténuation du changement climatique, et ont besoin de prendre en compte les facteurs économiques et sociétaux qui peuvent parfois être en contradiction.
« La recherche de cohérence des politiques publiques est fondamentale » s’est ainsi exprimé Jean-Michel Schaeffer, président de l’ITAVI ;
« L‘axe 2 – Renforcer la résilience de l‘agriculture dans une approche globale en agissant notamment sur les sols, les variétés, les pratiques culturales et d‘élevage, les infrastructures agroécologiques et l‘efficience de l‘eau d‘irrigation, s‘appuiera sur la science pour objectiver le débat avec l‘éclairage de l‘INRAe et des instituts techniques et sera à l‘écoute de toutes les parties prenantes » s’est engagée Anne-Claire Vial, présidente de l’Acta-les instituts techniques agricoles.
Retrouvez le compte rendu d’activité 2020 de l’Acta – les instituts techniques agricoles en ligne
Au cours de cette Assemblée générale, Jean-Paul Bordes, directeur général, Mehdi Siné, directeur scientifique, technique et numérique, Sophie Cluzeau-Moulay, directrice Outre-mer & déléguée enseignement-recherche de l’Acta et Adrien Guichaoua, directeur Europe, ont également présenté le bilan technique 2020 de l’Acta et le compte-rendu d’activité présentant les actions emblématiques réalisées en 2020 par les instituts techniques agricoles qui se sont maintenues à un haut niveau malgré le contexte de crise sanitaire.
Pour en savoir plus
https://agriculture.gouv.fr//changement-climatique-eau-agriculture-quelles-trajectoires-dici-2050
*Conseil général de l‘alimentation et de l‘agriculture et des espaces ruraux
**Conseil de l‘environnement et du développement durable