ZOOM SUR LES DISPARITES REGIONALES
Le site informatif dédié à la protection animale, le-mammouth-dechaine.fr, dévoile les résultats de son enquête menée début 2021 sur les tarifs des soins des chiens et chats pratiqués par les vétérinaires en France. L’enquête révèle une augmentation croissante des inégalités tarifaires depuis 2018, avec des écarts particulièrement importants dans certaines villes et régions.
Les tarifs des actes chirurgicaux augmentent, les prix des consultations stagnent
Depuis 2018, les prix pratiqués pour les actes chirurgicaux des chats ont augmenté de 3 à 5€. Les tarifs des consultations, quant à eux, restent stables à 36 € en moyenne. L’association UFC Que Choisir avait constaté une hausse des prix de 18% entre 2012 et 2018.
Pour les grands chiens, le tarif des trois actes (consultation, stérilisation et rappel de vaccination) est de 7 % supérieur à celui de 2018, soit le double de l’inflation sur la même période.
Des disparités entre régions
Les principaux résultats de l’enquête indiquent un accroissement des disparités tarifaires entre les régions : l’Ile-de-France est la région la plus chère de France pour les chiens ( + 23% par rapport au coût moyen national) suivie par la Guyane (+11%) et la Provence-Alpes-Côte-d’Azur (+8%)
La Bretagne et l’Occitanie sont les régions où les tarifs apparaissent les moins élevés.
Les grandes villes plus chères que leurs communes voisines
Les prix des actes vétérinaires pratiqués dans les villes de plus de 50 000 habitants sont plus chers que dans les communes moins peuplées : jusqu’à 19% supérieur pour les soins des chats et 15% en moyenne pour les actes concernant les chiens. On retrouve alors des disparités importantes dans certains départements et au sein d’une même région.
Exemple de l’Ile-de-France, championne de France des écarts tarifaires
Dans les communes d’Ile-de-France, les tarifs des actes pour chats sont supérieurs de plus de 12% par rapport aux communes de moins de 50 000 habitants. Même constat pour les chiens : il faut compter en moyenne 10% de plus en ville que dans les autres communes de moins de 50 000 habitants de la région :
- Dans les Hauts de Seine, une consultation pour un labrador coûte 49,50 € à Nanterre et 36 € à Gennevilliers.
- Dans le Val d’Oise, une consultation pour un labrador coûte 40 € à Sarcelles et 36 € à Montmorency.
L’énorme surcoût à Paris
Stériliser un chat coûte près de 60% plus cher que la moyenne nationale et les tarifs sont tous supérieurs à la moyenne nationale de 15%.
Un échantillon de vétérinaires plus large a été interrogé afin de cartographier plus précisément les tarifs à Paris. Les tarifs moyens pratiqués dans la capitale sont les plus élevés de France : 35% de plus par rapport à la moyenne nationale et + 17 % en moyenne que le reste de l’Ile-de-France.
D’importantes disparités sont également constatées entre les arrondissements de la ville : les propriétaires de chiens et de chats peuvent voir les prix varier du simple au double pour une seule consultation.
La consultation de base pour un chat est relevée à 35€ dans le 14ème arrondissement de Paris et à 72€ dans le 3ème arrondissement.
Une enquête au protocole rigoureux
Thomas Legrand, ingénieur en informatique et statistiques, fonde, en 2018, le site le-mammouth-dechaine.fr pour sensibiliser à la protection animale. Début 2021, il décide d’actualiser l’enquête réalisée en 2018 par UFC Que Choisir sur les tarifs des vétérinaires, en s’inspirant du même protocole.
2 401 cabinets et cliniques vétérinaires dans 95 départements français sont interrogés par téléphone du 22 mars au 9 avril 2021 de façon anonyme par la société spécialisée Mediphone.
Au total, 14 014 tarifs sont collectés puis analysés par Thomas Legrand. Lorsque le vétérinaire indique une fourchette de prix pour un acte, le plus bas est gardé.
Les données anonymes collectées sont librement accessibles sur le-mammouth-dechaine.fr.
« Nous avons reçu de nombreux commentaires sur notre site, constatant avec incompréhension l’opacité et les disparités importantes des tarifs vétérinaires. Partant de ce constat, nous avons souhaité réaliser un état des lieux des tarifs vétérinaires à jour. L’enquête réalisée en 2018 par l’association UFC Que Choisir nous a servi de point de référence pour les résultats de l’enquête. » explique Thomas Legrand, fondateur du site Le Mammouth Déchaîné et commanditaire de l’enquête.
« L’augmentation relative des tarifs depuis 2018 est sans doute multifactorielle. Les vétérinaires répercutent sur les actes chirurgicaux et vaccinations l’augmentation continue des consommables qu’ils utilisent (vaccins, médicaments anesthésiques, antibiotiques, bandages, fils…). L’apparition de nouvelles techniques, comme la coelioscopie, peut également expliquer un coût plus important des stérilisations de femelles. Enfin, les vétérinaires sont aussi amenés à s’équiper de matériel toujours plus performant (radiographie numérique, échographe, laser…) ce qui se répercute sur les tarifs de ces actes mais aussi d’autres plus fréquents. D’autre part, l’arrivée des chaînes dans le paysage vétérinaire français a peut-être un impact sur les tarifs. » analyse Isabelle Vixège, vétérinaire et contributrice sur le site le- mammouth-dechaine.Fr.
Retrouvez tous les résultats de l’enquête ici