Pour Greenpeace, les sept pays parmi les plus riches du monde, qui représentent à eux seuls 27% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, doivent faire preuve de solidarité avec les pays les plus pauvres. La question du partage de l’effort est donc incontournable pour le succès de l’action climatique multilatérale.
“Ce G7 doit servir de répétition générale aux pays les plus puissants du monde avant la COP26 qui se déroulera également au Royaume-Uni. Cette COP sera cruciale pour la survie de l’accord de Paris, aujourd’hui affaibli par les retards qui s’accumulent sur le front des engagements comme des résultats”, analyse Clément Sénéchal, chargé de campagne climat pour Greenpeace France.
“Il y a deux semaines, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) alertait sur les risques de voir la température moyenne mondiale dépasser de manière épisodique le seuil des 1,5 °C d’augmentation lors des cinq années à venir. Une relance verte réellement décarbonée est donc indispensable pour que l’effort budgétaire actuel n’entraîne pas une aggravation de la crise climatique, qui menace structurellement l’ensemble de la planète”.
Le G7 doit s’engager sur le soutien international et les réformes systémiques nécessaires pour résoudre les crises convergentes du COVID-19, du climat et de l’effondrement de la biodiversité, dans un contexte marqué par le creusement des inégalités. Un échec mettrait en péril le succès de la COP26 .“Ce sommet sera-t-il l’occasion pour Emmanuel Macron de faire preuve de cohérence et d’endosser enfin le nouvel objectif européen de réduction des émissions de -55% à 2030 pour son propre pays ? Difficile à croire quand la loi climat, actuellement en discussion au Sénat, se contente encore de viser une baisse de 40% pour la France”, ajoute Clément Sénéchal.
Pour Greenpeace, la France doit profiter du sommet du G7 pour s’engager à :
- Cesser son soutien financier à toutes les énergies fossiles, y compris le gaz, dès cette année.
- Augmenter et pérenniser les fonds publics dédiés à la transition écologique dans son plan de relance.
- Réguler son économie nationale en fixant aux multinationales des objectifs contraignants de réduction des émissions de gaz à effet de serre et des éco-conditionnalités strictes à toute aide publique.
Pour les associations membres du RAC, les pays du G7 doivent également accroître leurs financements internationaux en direction des pays en développement : la France devrait augmenter ses financements climat pour passer de 5,2 milliards à 8 milliards d’euros d’ici à 2025 et augmenter sa part de dons dans les financements climat ; avec actuellement seulement 3% de dons, la France fait partie des mauvaises élèves.