Afin d’atténuer les émissions de polluants, États et villes ont entrepris différentes actions. Certaines villes ont ainsi choisi de limiter leur accès à certains types de véhicules selon leur catégorie, leur norme d’émission ou encore leur âge. Ces zones, dites « Zones à faibles émissions » (ZFE), ont été mises en place dans plusieurs États européens (Suède en 1996, Tunnel du Mont-Blanc entre France et Italie en 2002, Allemagne en 2008).
En France, en 2019, la loi d’orientation des mobilités (LOM) a instauré l’obligation de mettre en place une ZFE lorsque les normes de qualité de l’air sont régulièrement dépassées. Si la restriction de la circulation des véhicules les plus polluants paraît être une mesure efficace pour réduire les concentrations de polluants émis par les déplacements de véhicules motorisés, elle crée de nouvelles contraintes pour la mobilité des urbains. Ces contraintes peuvent se révéler lourdes de conséquences pour les habitants et entreprises n’ayant d’autre choix que de se déplacer en véhicule motorisé et ne pouvant acquérir un véhicule moins polluant. À cet égard, la mise en place d’une ZFE peut être vécue comme une mesure renforçant les inégalités sociales, économiques et territoriales.
Dans quelle mesure les restrictions de circulation constituent-elles un risque pour l’accessibilité des villes ? Comment les ZFE affectent-elles le déplacement des biens et des personnes en ville ? Comment concilier l’impérative amélioration de la qualité de l’air et la réduction des inégalités sociales et territoriales ?