En réaction, l’ASPAS et 7 autres associations de protection de la nature ont adressé un courrier à la ministre de l’Ecologie Barbara Pompili et au ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer, pour les alerter et demander des explications, dont voici un extrait :
« Dans la convention signée fin octobre 2019 entre la Fédération nationale des chasseurs et l’Agence Française pour la Biodiversité, devenue depuis OFB, il est rappelé que le fonds pour la biodiversité a été institué pour des actions « concourant directement à la protection et à la reconquête de la biodiversité ». Malheureusement, cette convention a ouvert la possibilité de soutenir des actions en matière d’éducation, ce qui ne correspond pas à l’esprit de la loi qui visait des actions concrètes sur le terrain (aménagements, restaurations, créations de mares, plantations de haies…).
Ainsi, nous découvrons que des fédérations de chasseurs profitent de cet effet d’aubaine pour investir le monde scolaire. Il en est ainsi de ce courrier adressé à des enseignants d’écoles publiques de la Région Île-de-France, avec un logo usurpé à l’Office français de la biodiversité en « en-tête », sans son accord. Il y est mentionné une convention avec l’Éducation Nationale qui, sauf erreur de notre part, n’a pas été reconduite faute de bilan pourtant exigé, et suite au constat de trop nombreuses dérives : interventions contrevenant ouvertement à plusieurs principes fondamentaux de l’école de la République et particulièrement à la neutralité exigée, prosélytisme de toute nature, 2 banalisation et jusqu’au maniement d’armes.
(…)
Non seulement la crédibilité de l’OFB et celle de l’Éducation nationale sont usurpées pour justifier d’une intervention du monde de la chasse dans les écoles de la République, mais les promoteurs insistent à plusieurs reprises sur la gratuité des interventions. Le métier d’éducateur nature est déjà très fragile car difficile à équilibrer financièrement. Il n’a sûrement pas besoin de ce genre de concurrence déloyale. Que les deux ministères concernés ne soutiennent pas les activités d’éducation nature de nos associations agréées et désintéressées est déjà difficile. Qu’ils permettent grâce à l’argent public versée l’écocontribution à des associations cynégétiques d’intervenir gratuitement dans les écoles est inacceptable. »