Le 13 novembre 2020, suite à la chute d’un arbre qui a endommagé une clôture du Sanctuaire des loups, à Frontenay-Rohan-Rohan dans les Deux-Sèvres, 3 jeunes loups ont saisi l’occasion pour s’aventurer en terrain inconnu. Une cavale de courte durée hélas, pour l’un d’entre eux, rapidement renversé par une voiture, mais près d’un mois plus tard les deux autres courent toujours. Ce sont bien des loups de l’espèce Canis lupus (loup gris), comme les quelque 600 individus qui vivent à l’état sauvage en France, et sont donc, à ce titre, eux aussi protégés par la loi.
Or le préfet de Charente-Maritime, département voisin des Deux-Sèvres, a publié le 4 décembre un arrêté (lire page 34) autorisant l’abattage de ces loups, en ce que l’un d’entre eux serait responsable de plusieurs prédations sur des troupeaux domestiques… Problème : rien ne vient démontrer que c’est bien l’un des loups échappés à l’origine des attaques, la présence passagère de loups vraiment sauvages en Poitou-Charentes ayant été confirmée par une accumulation de preuves ces dernières années.
Il est donc possible que les agents de l’OFB abattent un loup qui ne soit pas l’un de ceux échappés du Sanctuaire.
Par ce communiqué, l’ASPAS dénonce la précipitation avec laquelle la Préfecture cède aux pressions de certains syndicats agricoles pour autoriser la destruction d’une espèce protégée, et demande à ce que l’État mette davantage de moyens pour capturer vivants les loups échappés.
D’autre part, leur nombre augmentant chaque année en France, la colonisation prochaine de toute la région Nouvelle-Aquitaine par les loups est inéluctable : si les éleveurs ne sont pas mieux préparés à ce retour spontané et si précieux pour la biodiversité, il y aura forcément de nouvelles prédations sur leurs troupeaux dans les semaines et mois à venir. Les mesures de protection des troupeaux existent et sont efficaces : l’anticipation est la clé de la cohabitation !