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Le WWF reprend les recommandations de la Commission Pillay

La Commission Pillay évalue l’approche du WWF en matière de droits humains et appelle à un plus grand engagement en faveur de ces droits – également en ce qui concerne la coopération avec les écogardes employés par les gouvernements.Il n’existe aucune preuve que des collaborateurs du WWF aient été impliqués dans des violations des droits humains.Le WWF réaffirme son engagement à collaborer avec les populations indigènes et les communautés locales.

Le WWF a publié le rapport «Embedding Human Rights into Nature Conservation: from Intent to Action» de la commission indépendante dirigée par l’ancienne Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay. L’enquête s’est concentrée sur les violations des droits humains commises par des écogardes employés par le gouvernement dans le contexte de projets du WWF réalisés dans des régions en crise et en conflit.

«Les violations des droits humains sont inacceptables en toutes circonstances et bafouent nos valeurs fondamentales. C’est pourquoi nous avons commandé ce rapport indépendant», déclare Pavan Sukhdev, président du WWF International.

Marco Lambertini, directeur général du WWF International, affirme: «Le WWF travaille avec des communautés du monde entier, et il est de notre responsabilité d’écouter leur voix, de défendre leurs droits et de les impliquer dans notre travail. Nous ressentons une profonde tristesse de savoir que des membres de ces communautés ont souffert.»

Selon le rapport, il n’y a aucune preuve que des collaborateurs du WWF aient été impliqués dans des violations des droits humains ou les aient encouragées. En outre, la Commission a estimé que le WWF avait pris des mesures dans ses projets pour soutenir les communautés et les collectivités locales. Toutefois, le panel a également constaté que le WWF ne remplissait pas toujours ses propres obligations de manière suffisamment cohérente et que ses partenaires étatiques auraient dû s’engager plus fermement à respecter les droits humains – notamment en ce qui concerne les écogardes employés par les gouvernements. La Commission fait donc un certain nombre de recommandations sur la manière dont les droits humains peuvent être mieux intégrés dans la protection de la nature. Le WWF International a déclaré qu’il reprendrait toutes ces recommandations en plus des mesures déjà mises en œuvre.

Les dix domaines thématiques dans lesquels s’expriment les recommandations de la Commission vont de la présentation régulière de rapports sur la situation des droits humains dans les zones de projet du WWF à la mise en place de mécanismes de plainte efficaces en passant par  un meilleur financement des activités en faveur des droits humains. L’accent est également placé sur la mise en œuvre contraignante du devoir de diligence en matière de droits humains. Et ce dans le cadre de la coopération avec les institutions gouvernementales, les promoteurs de projets ou d’autres partenaires.

Dans le même temps, la Commission demande explicitement au WWF de ne pas cesser son implication dans les projets examinés. Cependant, il faut que l’organisation de protection de la nature définisse des «lignes rouges» pour son  engagement dans les régions en crise et en conflit. Le WWF a expliqué  que son approche dans les régions les plus difficiles du monde avait entretemps été révisée. Ainsi, les projets à haut risque doivent désormais être examinés et approuvés au niveau central. En outre, l’aide serait suspendue si les exigences en matière de droits humains ne pouvaient pas être respectées.  Le réseau international du WWF a annoncé que les progrès réalisés dans le domaine des droits humains seront examinés et évalués régulièrement et de manière transparente à partir de 2021.

Thomas Vellacott, directeur général du WWF Suisse:«Nous n’accepterons jamais les violations des droits humains. Nous voulons et devons constamment nous améliorer. Nous sommes reconnaissants à la commission indépendante pour son analyse détaillée et ses recommandations claires. La mise en œuvre de ces recommandations est une priorité absolue pour nous.»

«Le WWF Suisse n’est pas impliqué dans les projets examinés par la commission indépendante. Il n’emploie pas de collaborateurs dans les pays concernés. Le WWF Suisse n’a effectué aucun paiement direct aux pays concernés. Le WWF Suisse, en tant que membre du réseau mondial du WWF, prend sa responsabilité très au sérieux et soutient la protection, le respect et le renforcement des droits humains à tous les niveaux.»
«Nous soulignons notre engagement à garantir les droits humains dans les pays du Sud en soutenant l’Initiative pour des multinationales responsables. Nous nous sommes engagés en faveur du oui. L’initiative s’applique aussi bien aux entreprises qu’aux grandes ONG comme la nôtre, et ce à juste titre.»

Précision: la commission Pillay

Le WWF International a mandaté la commission d’enquête indépendante au printemps 2019, à la suite de rapports faisant état de violations parfois massives des droits humains dans le contexte des projets du WWF. La commission était dirigée par la juge Navi Pillay. Cette dernière a été Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme de 2008 à 2014. Les autres membres étaient le professeur John Knox, premier rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme et l’environnement, et Dr Kathy MacKinnon, présidente de la Commission mondiale des zones protégées (CMAP) de l’UICN et ancienne spécialiste principale de la biodiversité à la Banque mondiale. L’étude s’est concentrée sur les projets du WWF au Népal, en Inde, en République démocratique du Congo (RDC), en République du Congo (RdC), en République centrafricaine et au Cameroun.

Le rapport complet se trouve ici.

La position de la direction du WWF International se trouve ici.

La déclaration complémentaire du WWF Suisse sur le rapport.

Précision: en tant que membre du réseau du WWF, le WWF Suisse prend ses responsabilités au sérieux

En tant que membre du réseau mondial du WWF, le WWF Suisse prend sa responsabilité très au sérieux et soutient la protection, le respect et le renforcement des droits humains à tous les niveaux.

Le WWF Suisse n’est pas impliqué dans les projets examinés par la commission indépendante et n’emploie pas de collaborateurs dans les pays concernés: Cameroun, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Inde, Népal, République du Congo. Le WWF Suisse n’a effectué aucun paiement direct aux pays concernés.

En tant que membre du réseau mondial du WWF, le WWF Suisse a immédiatement lancé et mis en œuvre des mesures au printemps 2019, et a engagé des ressources humaines et financières supplémentaires, tant en Suisse que dans les bureaux nationaux du WWF dans le Sud. Voici ce qui est mis en œuvre par le WWF Suisse :

A) Nous traduisons toutes les directives du cadre d’analyse et d’action en matière de sauvegarde de l’environnement et de protection sociale du réseau WWF (Environmental and Social Safeguards Framework ESSF) en actions et procédures concrètes au sein du WWF Suisse et les mettons en œuvre dans la gestion des projets. Nous soutenons financièrement les organisations nationales du WWF et leur personnel dans les pays du Sud dans l’application de l’ESSF et aidons les organisations et institutions partenaires sur place à en faire de même. Nous contribuons à l’amélioration des mécanismes locaux de plainte. Dans un premier temps, le WWF Suisse a alloué 250 000 francs suisses pour des mesures appropriées à Madagascar, au Myanmar, au Laos et en Thaïlande. Il s’agit de pays dans lesquels le WWF Suisse soutient des projets depuis plusieurs années.
Toutes les activités actuelles et nouvelles du WWF Suisse sont systématiquement examinées pour détecter d’éventuels impacts sociaux et environnementaux négatifs.

B) Les ressources humaines nécessaires à la gestion des risques liés aux droits humains sont mises à la disposition du réseau du WWF et nous avons créé un poste supplémentaire (Senior Expert Integrity, Risk Management & Compliance).

C) Tous les employés du WWF Suisse ont suivi une formation quant à l’importance des droits humains et de l’application concrète des directives de protection environnementale et sociale (ESSF).

D) Nous entretenons des dialogues réguliers avec des experts reconnus, des organisations spécialisées et des réseaux transversaux sur des sujets liés aux lignes directrices en matière d’environnement et de protection sociale (ESSF).